Avec Baseball Bugs, un immense classique, il se produit quelque chose de nouveau: plutôt que d'assister à une accumulation destructrice de gags disjoints et défiant la logique, on suit une intrigue. Certes, les gags absurdes (Des joueurs de base ball qui se succèdent en dansant la conga, un joueur qui tombe et se retrouve enterré sous une pierre tombale dans le même élan, et la façon dont Bugs Bunny affronte à lui tout seul une équipe de terreurs) abondent, mais le spectateur est invité à vraiment s'intéresser à ce qui se passe, et bien sur soutenir le héros. Nous voyons donc Bugs, supporter d'une équipe de papys qui se font étriller par des grosses brutes, râler en disant que lui il n'en ferait qu'une bouchée: les costauds le prennent au mot, et bien sur, il va gagner...
L'inventivité montrée à a fois par les gagmen, et bien sur les animateurs est à son plus haut niveau: l'équipe habituelle (Perez, Chiniquy, Champin, Ross) n'a à mon avis jamais été aussi douée que pour ce film, notamment dans les mouvements compliqués des joueurs de base ball. On est encore dans une esthétique douce, ronde, avant que le trait de Freleng ne s'affadisse au profit de l'intrigue, justement... Et c'est un vrai bonheur. Peu importe le base ball, en plus, on n'a même pas besoin d'y connaître quoi que ce soit pour apprécier ces sept minutes.