
Quatrième apparition de ce lapin qu'on n'appelait pas encore Bugs Bunny, et à nouveau la raffinement du personnage est en marche. Mais ici, l'essentiel de l'apport fait par Chuck Jones est concentré dans le ralentissement de l'action... Elmer Fudd y figure dans sa première apparition sous une forme quasi définitive d'un bonhomme rebondi et lent, avec la fameuse voix d'Arthur Q. Bryan, et cette manie d'utiliser en permanence des mots qui regorgent de R et de L, les deux consonnes qu'il lui est impossible de prononcer correctement... Il ne chasse pas encore, mais il cherche à photographier des animaux dans le cadre idyllique d'une forêt clairsemée... Et bien sur il va rencontrer un lapin qui va mettre un point d'honneur à se payer sa fiole!
La voix de Bunny (Qui s'appelait encore pour le personnel du studio, pour ce film et le suivant A wild hare, "Happy rabbit") n'est pas encore fixée, et ressemble beaucoup à ce qu'elle était dans Hare-um scare-hum, avec une sorte de signature pre-Woody Woodpecker (Dont la voix allait bien sur être fournie par Mel Blanc, ceci explique sans doute cela...): une sorte d'accent bien rustique, mais accéléré, ce qui ajoute au côté délinquant juvénile du personnage... Pas encore totalement défini au niveau visuel, le lapin est au moins très proche de son futur caractère, et comme je le disais plus haut, Jones en ralentissant l'action nous permet d'apprécier le vrai caractère du personnage, son côté farceur, et laisse aux gags le temps d'avoir du sens... Tout y passe dans la confrontation entre Bunny et un adversaire décidément trop bête pour lui... Le film est de fait classique, et superbe sinon éblouissant...