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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 10:24

Bien que particulièrement anecdotique de prime abord il est intéressant de se pencher sur ce film de 1939, un court métrage de la série Merrie Melodies de la WB (Et non Loney tunes comme on le dit un peu trop souvent, il y avait bien deux séries de dessins animés distinctes à la Warner...), du à la direction de Chuck Jones, et qui met en scène deux "héros" qui ne feront pas long feu, les two curious puppies, soit "deux chiots curieux". D'une part, ces deux héros qui ne parlent pas, et sont confrontés à d'étranges phénomènes dans la maison d'un illusionniste, sont l'une des premières occurrences de la veine animalière pour les plus petits de Chuck Jones, un trait finalement paradoxal pour cet animateur spécialisé dans la peinture cynique des désastres les plus tragiques de l'âme, et de l'échec à son plus ridicule. Bref, comment accepter sans broncher que l'auteur immortel du coyote soi aussi celui qui a créé la gentille souris Sniffles, ou le mignon petit chat qui vit avec le gros chien tendre Marc Anthony?

Ensuite, le film pose une question, qui résonne aussi dans un certain nombre de dessins animés de court métrage Disney: comment se fait-il que le surnaturel ne passe pas facilement dans les cartoons? L'absurde, oui. Le surréalisme, totalement, en particulier dans les films de Tex Avery, dans les Felix ou dans un film comme Porky in Wackyland, de Bob Clampett... Mais le plus souvent, un personnage qui va débarquer dans un endroit et être confronté à des phénomènes inexplicables, doit au préalable être doté d'une raison solide afin de permettre au surnaturel de sonner juste! C'est ce qui ne fonctionne pas vraiment dans ce film: les deux chiens se réfugient dans une maison qui est celle d'un illusionniste, et sont confrontés au comportement hallucinant d'une créature, un lapin qui apparaît, disparaît, les terrifie, et semble n'avoir aucune réalité physique.

Quant à la troisième et dernière raison de se pencher sur ce film insatisfaisant, c'est sans doute parce qu'il est, justement, l'histoire de la rencontre avec un lapin! En 1938, Ben Hardaway avait tourné une variation sur Porky's duck hunt, de Tex Avery, avec un lapin fou furieux. C'est donc la deuxième fois que cet anonyme rongeur vient perturber des héros de cartoons de la WB, et comme dans le film précité, on est encore loin d'avoir une forme notable pour l'animal, mais en tout cas l'idée faisait son chemin, et n'allait pas tarder, en deux films (Hare-um, scare-hum, de Hardaway et Dalton, puis Elmer's candid camera, de Jones) à aboutir à la création d'un héros, un vrai, un gros. Donc pas de bugs ici, mais déjà un "Proto-Bunny"...

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Published by François Massarelli - dans Animation Bugs Bunny Looney Tunes