Un groupe de délinquants est envoyé dans une maison de correction, dans laquelle la discipline, le régime et les méthodes globales employées par la direction sont tout bonnement inhumaines. Thompson (Dudley Digges), le patron de l'établissement, traite les gosses sans aucun égards, et l'infirmière, Dorothy Griffith, fait tout ce qu'elle peut pour leur témoigner de l'humanité... Jusqu'au jour où un administrateur d'un genre nouveau apparaît: c'est Patsy Gargan (James Cagney), un gangster qui a hérité d'un faut emploi suite à des services rendus à des politiciens; même si la mission est fausse, il lui faut quand même visiter l'établissement une fois par an. La belle infirmière, ou un sursaut de tendresse paternelle aidant, il va se prendre d'intérêt pour le lieu, et tout faire pour améliorer la vie des pensionnaires... Jusqu'au drame.
A la suite de I was a fugitive from a chain gang la réputation de la Warner en matière de drame social et de films polémiques n'était plus à faire... Mais ce film, par son thème du moins, est loin du brûlot de Mervyn Le Roy. Sur un sujet voisin, et avec des acteurs en commun (On reconnait le génial Frankie Darro, par exemple), il est également assez éloigné de Wild boys of the road, de William Wellman. Mais avec The mayor of hell, le propos est plutôt d'utiliser les ressources d'un drame baroque pour pointer du doigt un système qui a grand besoin d'être réformé... et depuis fort longtemps, le cinéma s'étant déjà penché sur le problème des "reform schools" dès 1915. D'un autre côté, avec James Cagney qui est ici à la fois un gangster et un administrateur de maison de redressement, comme on dit pudiquement, il est difficile de prétendre au réalisme. On n'a donc qu'à se laisser aller à la narration, au style habituel de la Warner avec ses dialogues à la mitrailleuse, et à constater: Cagney sera toujours Cagney, mais ici, il se fait voler la vedette par Darro et ses copains... Et par un final grandiose, confié à Curtiz après que la fin initiale dirigée par ce brave Archie Mayo ne convainque la direction de la Warner qu'un film pareil ne devait se finir que dans les flammes de l'enfer...