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6 février 2016 6 06 /02 /février /2016 17:48

Qu'est-ce qui différencie un dessin animé de Chuck Jones mettant en scène la lutte acharnée et perdue d'avance entre un coyote affamé et un oiseau coureur de routes des déserts du Sud-Ouest Américain, d'un autre film du même genre? Rien, apparemment, sinon l'évolution des décors, qui vont se révéler de plus en plus abstraits au fur et à mesure, entre la fin des années 40 lorsque les personnages ont fait leur apparition, et les années 60 durant lesquelles ils vivront leurs dernières aventures. Pour le reste, c'est clairement toujours la même chose:le coyote tente, élabore des stratégies, finit toujours par s'en remettre à l'efficacité de la vente par correspondance des produits ACME, en lesquels il a une confiance que j'ai du a à expliquer, tant il en a souffert. Quant à l'oiseau, qui ne sert pas à grand chose si ce n'est représenter l'impasse terrifiante dans laquelle ce canidé presque humain s'est engouffré pour l'éternité, il continuera à courir, lui aussi coincé dans une sorte de rupture embarrassante dans le continuum spatio-temporel, et à embêter sérieusement l'autre animal. Rien de nouveau ne se passera jamais, Chuck Jones ayant inventé le non-suspense absolu, en même temps qu'une certaine forme de perfection.

Et ça, c'est admirable...

Going! Going! Gosh! fait donc partie de cette glorieuse et inamovible série de dessins animés réalisés par Chuck Jones, , dont il est le troisième...

Tout au plus pourra-ton faire remarquer qu'après avoir expérimenté avec les "toppers" sur le deuxième (ce principe d'ajouter au gag, une fois sa résolution trouvée, un petit truc qui le relance, le complète, ou enfonce le clou - parfois littéralement), ce court métrage expérimente le "double topper"... en voici un exemple: le coyote, dans un égout, s'apprête à lancer une grenade sur la sale bestiole. Il est bien caché, sous le couvercle en fonte. A l'approche de l'oiseau (Meep! meep!), il dégoupille la grenade, ferme le couvercle par dessus-lui, et... le Roadrunner passe par un autre chemin, son passage provoque la chute d'une énorme pierre qui vient se placer sur le couvercle de la bouche d'égout... Le coyote étant coincé, l'accomplissement du gag provient évidemment de l'explosion qui s'ensuit. Topper #1: le couvercle retombe sur la tête du coyote (bruitage inévitable: Clonk.), puis topper #2: la pierre retombe à son tour sur le couvercle.

Ce troisième film est remarquable aussi par l'utilisation de plus en plus forte de regards à la caméra, mais aussi par les relations complexes, et généralement malheureuses, du coyote avec les enclumes.

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Published by François Massarelli - dans Animation Looney Tunes Wile E. Coyote