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21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 16:31

Ce film date de la période durant laquelle la renommée de David Lynch a changé, passant de celle d'un réalisateur de cinéma atypique aux films sulfureux et si distinctifs (Eraserhead, Blue Velvet, sans parler du succès d'Elephant Man et du cas Dune) à l'image d'un réalisateur novateur qui s'attaquait à la télévision avec un flair surprenant et un succès mérité. Twin Peaks a changé durablement Lynch, mais aussi son cinéma: ainsi, les deux films réalisés dans le sillage immédiat de sa série fétiche ont-ils franchi avec hardiesse les limites... Il est vrai qu'à la télévision avant HBO, on ne pouvait pas tout faire... Donc en se divisant en deux, Lynch a gardé dans Twin Peaks un équilibre raisonnable entre sa tendance au surréalisme et son envie d'être suivi par les spectateurs, alors que ses films se sont mis à ruer copieusement dans les brancards. Ca aurait tout pour être une bonne nouvelle, mais...

Wild at heart est d'une affligeante nullité, c'est un non-film, mal non-joué par des acteurs qui ne doivent sans doute pas savoir ce qu'ils font. Certes, Lynch a de l'humour, et une affection sans borne pour les losers et les oubliés, ainsi que pour les histoires qui se nourrissent à la fois au vivier des films noirs les plus crapuleux, et d'une vision cruelle mais réaliste des orifices les plus noirs de l'Amérique profonde. Certes, c'était une bonne idée, pourquoi pas, d'appliquer le thème du Magicien d'Oz à une histoire de cavale qui ferait passer le Natural born killers d'Oliver Stone pour un épisode des Bisounours... Mais pourquoi se contenter de mettre tout ça sur de la pellicule, sans se creuser un tant soit peu les méninges pour écrire un vrai script? Et surtout en ne dirigeant surtout pas les acteurs, qui deviennent des clichés de clichés? Et on peut toujours rajouter autant d'allusions lourdingues au Magicien d'Oz, voire des plans ridicules d'une sorcière, la farce ne passe pas...

Ce film est Godardien, finalement: même prétention, même tendance à saupoudrer de moments, de bruits, de répliques, qui nous font croire qu'on est devant un film. Même subtile tendance à commenter les genres plutôt que d'y sacrifier... Oui, ce film est Godardien, ce qui dans mon langage signifie tout bonnement qu'il est sans le moindre intérêt.

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Published by François Massarelli - dans David Lynch Navets