
C'est bien la première fois que Jones applique ses recettes sentimentales au personnage de Bugs Bunny. Le metteur en scène de Sniffles takes a trip, et de l'admirable Feed the kitty confronte ici le lapin voyageur à un pingouin de petite taille: arrivé par erreur (Il n'a pas tourné à gauche à Albuquerque) au pole nord, Bugs est témoin d'une scène de chasse, avec un inuit costaud qui pourchasse un tout petit pingouin. En gros, la dynamique du film tourne autour de deux éléments simples: d'une part, sauver le pingouin, d'autre part s'en débarrasser, parce qu'il est extrêmement collant, et que Bugs n'a que cinq jours de vacances à passer et qu'il aimerait bien se rendre à Miami...
C'est un classique, qui se suffit à lui-même, avec son mélange assez fin de sucreries (Le tout petit, tout petit pingouin est effectivement assez mignon, ce qui nous change des étranges créatures en baskets habituellement proposées par Chuck Jones) et d'un certain mauvais esprit: après tout, Bugs Bunny tente un moment de se débarrasser du petit pot de colle d'un coup de pied en traître... Mais on voit bien que sa conscience prend le dessus, cette fois c'est fait, les films d'animation de la Warner commencent à viser un public de plus en plus enfantin. Cette tendance va être de plus en en plus évidente au fil des années. Ce qui ne nous empêche pas de prendre du plaisir avec ce film fort bien mené.