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On imagine la demande d'ici: Alors Zecca, faites-nous un film, bien sensationnel! Que ces dames s'évanouissent, n'est-ce-pas? Et Zecca fit ce petit film, de 5 mn, parfaitement clair dans sa narration, et... il se passe des choses inattendues! Il raconte la bêtise d'un homme, qui vient en cambrioler un autre, mais doit le tuer pour se défendre. On vient l'arrêter, il est ensuite amené devant le cadavre, et se jette à terre... Puis, après une ellipse, il est dans sa cellule, sous la surveillance d'un gardien, et rêve. D'une vie meilleure, la sienne, avant que l'idée ne lui vienne. C'est un homme comme les autres, il nous est sympathique, il a un métier, une famille... Le réveil est brutal, on vient le chercher pour l'exécuter. On le prépare, on l'amène à l'échafaud, et... on le coupe en deux. C'est la fin.
Sec comme un coup de trique, mais... toutes les interprétations sont permises, c'est la beauté de ce film. Au passage, Zecca invente le champ/contrechamp, ainsi que le flash-back/rêverie poétique, ou quoi que ce soit: en incrustant un écran dans le plan, qui déroule les images de la vie de son condamné, il nous le rend plus sympathique, plus humain. Et Zecca, aussi, a choisi son titre. De quel crime nous parle-t-on? de celui d'un homme, acte de folie imprévu, ou... de l'acte de tuer parce que c'est la loi, qui nous est aussi insupportable, et qui a certainement rempli le contrat: les femmes s'évanouissaient devant le graphisme de la scène... les commanditaires devaient être satisfaits. En attendant, Zecca a aussi inventé la peine de mort cinématographique, forcément ambiguë, et totalement passionnante.