Film, Flirt og Forlovelse (Lau Lauritzen, 1921) Carl Schenstrom et Harald Madsen, comiques Danois, étaient mieux connus sous le nom hallucinant (mais justifié) de Doublepatte et Patachon, ou Pat und Patachon en Allemagne. Leurs films sont encore aussi populaires en Scandinavie que le sont Laurel et Hardy, et on peut comprendre pourquoi à la vue de ce film, court mais très typique de leur style. C'est d'ailleurs l'un des premiers; ils sont surtout préoccupés par leur propre survie, comme tous les vagabonds du muet, et traversent sans trop les comprendre des histoires qui ne les concernent pas. cela ne les empêche pas d'avoir une morale: dans la maison autour de laquelle ils vagabondent, ils ont remarqué que le fiancé de la jeune fille de la maison était un vil coquin, et vont redresser malgré eux les torts, en favorisant le mariage avec un type plus sur, et dont en plus elle est vraiment amoureuse... Ce genre de script, ils en tourneront des dizaines, au danemark, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Suède. La poésie lunaire générée par les deux acteurs se mélange encore bien avec l'esthétique de la décennie, si envoutante pour les mutophiles, ou amateurs de films muets... Mais quel dommage que leurs films ne soient disponibles que dans des versions sonorisées et remontées pour la télévision Allemande. On espère qu'un jour cette injustice (Qui fait que leur impressionnant Don Quichotte, par exemple, soit long de 45 minutes contre 180 en 1926) sera un jour réparée.
Sol, sommer und Studiner (Lau Lauritzen, 1922) On prend les mêmes et... A nouveau vagabonds, Schenström et Madsen tournent encore autour d'une maison bourgeoise, mais cette fois ci ils ressemblent surtout à deux cerises sur le gâteau, l'intrigue semblant ne pas vraiment les concerner. on remarque quand même qu'elle leur permet de s'installer dans une maison vide ou ils se comportent en sales gosses, et que Lau Lauritzen, contrairement à Mauritz Stiller en Suède, qui privilégiait pour ses beaux films dramatiques l'hiver (Le trésor d'Arne, La saga de Gösta berling), filmait lui de préférence en été, aussi près que possible de la mer, afin d'avoir des scènes de jeunettes en maillot de bain (Une constante)...
Mellem muntre musikanter (Lau Lauritzen, 1922) Encore un scénario obscur pour ce film réduit au tiers de sa durée par la loi de la télévision Allemande. Les deux héros y sont des escrocs musiciens, sinon comme d'habitude des jeunes gens de la bourgeoisie y draguent sur la plage des filles à papa...
Vore venners vinter (Lau Lauritzen, 1923)
Parce qu'ils ont trop bu en compagnie d'un amoureux privé de sa bien-aimée, les deux héros-vagabonds Schenström et Madsen sont transportés malgré eux en montagne, ou ils vont retrouver... la fiancée en question. le film étant particulièrement raboté, la compréhension et la logique en prennent un coup. Amusant, surtout pour les magnifiques images neigeuse en toute liberté.
Daarksab, dyd og driverter (Lau Lauritzen, 1923)
Deux vagabonds escrocs vont de plage en plage avec une boite à chaussures qui passe pour un appareil photo. ils se font payer en avances, mais ça ne marche pas fort... sinon, deux amoureux, comme d'habitude, vont avoir besoin de leurs services...
Lille Lise Letpaata/Die kleine Tänzerin (Lau Lauritzen, 1924)
Schenström et Madsen, musiciens, vont aider la vedette de la petite compagnie de ballet qui les emploie à devenir une grande artiste. Comédie du versant plutôt tendre...
Professor Petersens plejeborn (Lau Lauritzen, 1924)
Schenstrom et Madsen sont placés par des contrebandiers dans la maison d'un ornithologue, pour préparer un mauvais coup, mais ils sont deux bien inefficaces majordomes, et vont finir par changer de camp. Beaucoup de slapstick la-dedans, en particulier dans la maison livrée à deux domestiques dangereux...
Raske Riviera Rejsende (Lau Lauritzen, 1924)
Premier film "exotique" du duo Schenstrom-Madsen, largement situé en Italie, prétexte à quelques gags, dont l'inévitable découverte des spaghetti... L'intrigue est nébuleuse, sans intertitres...
Ole opfinders offer (1924, Lau Lauritzen)
Takt, Tone og Tosser (Lau Lauritzen, 1925):
Lauritzen continue à placer ses héros dans des intrigues classiques, dans un cadre bucolique impeccablement filmé: ici, une histoire de vieux moulin à sauver de la destruction, et un mélodrame avec fille de riches cachée dans un cirque...
M. le commissaire (Gustaf Molander, 1925)
Premier film hors du danemark, pour Schesntrom et Madsen, et première tentative de sortir de la routine jusqu'alors imposée par la collaboration avec leur mentor, Lau Lauritzen; pour commencer, Molander les sépare: Madsen est le chef de la police, et Schenstrom sa nemesis, un vagabond qui finit toujours en prison; ensuite, le reste du film est une comédie mélodramatique avare en gags. Mais la beauté de la photographie, et les extérieurs hivernaux (On est en Suède), restent de mise...
Les millionnaires (Lau Lauritzen, 1925)
Modeste comédie, dans laquelle Schenstrom et Madsen sont utilisés pour sauver une petite ville dont il vont incarner la réussite, avec come d'habitude une séquence gratuite au bord de mer, en compagnie de jeunes femmes en maillot...
Chasseurs de loup (Lau Lauritzen, 1926)
La chasse au loup, dans la ravissante campagne danoise, il n'y a que ça de vrai...
Dodsbokseren / Ca va barder (Lau Lauritzen, 1926)
Enorme succès en son temps, ce film nous présente Schenstrom et Madsen en naufragés sur un bloc de glace (Suite à un accident de char à voile...) recueillis par un cargo; ils deviennent marins et participent à une séquence de slapstick fort bien arrangée.
Don Quichotte (Lau Lauritzen, 1926) Ce film, qu'on aimerait voir entier (Il est réduit à une cinquantaine de minutes, alors qu'il totalisait près de trois heures...) est une fascinante entreprise: faire une adaptation stricte de la tragi-comédie de Cervantès, avec deux comiques dans les rôles principaux; seul film ou ne reconnaisse pas le maquillage traditionnel des deux comédiens Schenstrom et Madsen, c'est un film manifestement illustratif, un peu trop littéral; mais l'idée de décalage entre un monde qui tourne dans un sens et deux hommes qui tournent dans l'autre (Surtout Quichotte, par le grand Schenstrom qui m'a l'air parfait dans le rôle) est somme toute présente dans les fragments qui nous sont parvenus. Au passage, le film n'est pourtant pas perdu... Allez, le DFI, faites votre boulot!
Eté joyeux (Urban Gad, 1926): Urban Gad, réalisateur du sombre et baroque L'Abîme qui révéla Asta Nielsen, se trouve pour son dernier film réalisateur de comédie avec Schenstrom et Madsen... Anecdotique.
Vester-Vov-Vov/En mer du nord (Lau Lauritzen, 1927)
En mer du nord, donc... Les deux vagabonds habituels créés par Shenström et Madsen vagabondent sur les rives Nordiques.
Pierres-tonnerre (Lau Lauritzen, 1927)
Sous cette approximative traduction du danois, se cache un film ambitieux, dans lequel Lauritzen essaie de casser les systématismes du duo Madsen et Schesntrom; notamment, il les place au milieu d'un écheveau d'intrigues parfois un peu difficiles à décoder sans intertitres... Mais il le fait sans jamais oublier le gag, contrairement à son Don Quichotte.
Le roi de Pélicanie (Valdemar Andersen, 1927)
Grosse komédie, avec ce petit film qui nous montre les deux héros burlesques Danois aux prises avec un royaume de pacotille...
Force et beauté (Lau Lauritzen, 1927)
Le meilleur film de la série? Peut-être, mais il faudrait le voir en entier, au lieu d'un raccourci de 25 minutes. Schenstrom et Madsen sont des vagabonds devenus des statues vivantes, pour rendre service à deux jolies filles... l'un des rares films ou leurs étonnantes capacités physiques (gymnastes et contorsionnistes, quand même, excusez du peu) sont bien mises à contribution.
Filmens Helte (Lau Lauritzen, 1928)
http://allenjohn.over-blog.com/article-filmens-helte-les-heros-du-cinema-lau-lauritzen-1928-105835984.html