la vie, le scandale et la mort de Anna Karénine (Keira Knightley), qui a tourné le dos aux convenances, et en commettant un adultère avec le flamboyant Alexei Vronsky, s'est fracassée sur le mur de la bienséance...
Wright, qui n'a jamais caché ses ambitions ni son goût pour le cinéma de David Lean, a tourné une adaptation toute en style, privilégiant une approche qui met la mise en scène en lumière: filmer dans un théâtre et nous faire parfois voir les changements de décor, utiliser des chorégraphies, etc. Parfois rompant avec cette idée, mais toujours revenant au théâtre initial, nous en dévoilant sans cesse les coulisses... Soyons francs; ce n'est pas toujours justifié, à part pour frimer, il faut l'admettre. D'autant que ça ne rend pas le script moins embrouillé. Bref: plastiquement, c'est époustouflant. Techniquement, c'est impressionnant. Mais absolument jamais dans le film, l'idée ne se justifiera...
Mais la caractérisation superbe de Keira Knightley, la mise en parallèle de trois couples, un abîmé dans la passion (Anna et Vronsky), un transfiguré par le bonheur et l'amour (Kostya et Kitty), et le dernier installé dans la routine blessée d'un bonheur conjugal infidèle (Oblonsky et Dolly), et le souffle épique du personnage principal, plus l'interprétation géniale de Jude Law en Karenine blessé mais éperdument humain finissent pas emporter l'adhésion. Mais il faudrait que Wright fasse atention: à force de casser ses jouets (Voir Pan) il finira par ressembler à M. Night Shyamalan...