Si on excepte un petit détail de principe, voici un excellent film, dans lequel l'équipe de Freleng fait exactement ce qu'elle sait si bien faire: une série de variations infimes et exubérantes, très rythmées et souvent musicales, sur un gag ou deux, le tout basé sur une situation de départ en béton: Yosemite Sam est un voyou urbain, pour changer, qui un jour tombe sur un journal qui annonce qu'une veuve (La fameuse "Mammy" de Tweety et Sylvester) a hérité de plusieurs millions de dollars. Il prend la décision de la séduire, afin de pouvoir profiter des millions (Qui lui serviront, bien sur, à faire le mal).
Et c'est là que se situe le petit détail qui me chiffonne: Bugs Bunny décide de faire une bonne action, et le dit. le personnage devient assez clairement mièvre... mais on ne va pas s'en plaindre trop longtemps, parce que si les tentatives de séduction de Sam sont hilarantes (En gros, s'introduire chez la dame, l'embrasser un peu, puis lui courir après comme un fauve en rut, ce qui n'est manifestement pas pour lui déplaire!), les stratagèmes de Bugs seront assez réjouissants aussi. Notamment, il se fait passer pour un autre prétendant à l'accent Français (Il parle comme Pepe le Pew, bien sur) ou encore il va avoir recours à son astuce numéro1: le déguisement, assorti à une imitation convaincante. Donc, on assiste ici à de nombreuses scènes dans lesquelles Yosemite Sam court après Bugs Bunny dans le but de lui faire subir les derniers outrages...
Une petite note au passage, qui sert essentiellement à enfoncer le clou: je dis souvent à quel point les films de Bob McKimson sont minables. Ici, Freleng lui emprunte un gag, celui des bosses du très très très très mauvais film Rabbit's kin. Parce qu'il lui avait plu, ou pour lui montrer comment faire? Je penche personnellement pour la deuxième raison.