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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 10:09

Après Hats off et Battle of the century, les films de Laurel et Hardy prennent ce rythme très particulier, qui ne se précipite pas au désastre, mais qui y conduit plutôt par des étapes scientifiquement calculées. Plutôt que la frénésie, c’est le calme dans le malheur, amplifié par l’importance de la réactivité des acteurs, qui reste le maître mot, d’où l’importance des acteurs de second rôle : à un James Finlayson en froid avec Roach, qui l’a sacrifié sur l’autel de Laurel et Hardy (Rappelons qu'avant l'association entre Laurel et Hardy, les trois comédiens faisaient jeu égal au studio, avec même un léger avantage d'ancienneté à Finlayson) succèdent justement de nouveaux acteurs qui vont marquer les films d’une façon indélébile, et qui se démarquent de l’éternel colérique excessif qu’était Finlayson, par leur calme, parfois dangereux, comme Charlie Hall, éternel voisin irascible, laconique et au geste violent, et parfois désespéré, comme Edgar Kennedy, éternel flic malmené, qui fond parfois en larmes au bout d’un combat impossible contre la logique dans sa version Laurelethardyienne: l’impuissance faite policier. Kennedy en particulier sera crucial à cette époque pour deux raisons : premièrement, il joue mieux que quiconque la réaction méthodique et la montée progressive et lente de l’exaspération; deuxièmement, il sera aussi metteur en scène.

A propos de metteur en scène, on retrouve Clyde Bruckman pour la mise en scène de ce film, et c'est une bonne nouvelle. Son style direct et économique fait merveille pour ces courts métrages qui établissent le nouveau rythme épuré des films...

Voici par ailleurs le premier court métrage qui présente les deux garçons au quotidien, dans leur maison, en proie à un problème qui fera des petits dans leur filmographie : l’un d’entre eux a un problème de santé, ici une rage de dents. Plus tard ce seront les affres de Ollie avec la goutte, mais ici la victime, Laurel, porte des oreilles de lapin. La rage de dents permet un bon nombre de gags savamment disposés, et le film s’ouvre peu à peu à d’autres acteurs (Le voisin, joué par Charlie Hall, dans sa première intervention pour se plaindre du bruit que font les deux compères) avant une inévitable et hilarante visite chez le dentiste (Qui arrache une dent… à Hardy) puis une séquence « gaz hilarant » qui ne serait pas si intéressante si elle n’introduisant pas Edgar Kennedy au monde de Laurel et Hardy.

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Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Muet Clyde Bruckman Comédie