Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
  • Contact

Recherche

Catégories

13 avril 2016 3 13 /04 /avril /2016 14:31
Putting pants on Philip (Clyde Bruckman, 1927)

Exit donc Fred Guiol, le réalisateur efficace mais sans âme de la majorité des premiers films du tandem. Au fait, c'est probablement un signe: Clyde Bruckman est à cette époque un metteur en scène établi en dépit du fait qu'il a peu tourné. Mais il est surtout ancien gagman et scénariste de Buster Keaton, dont il a été le co-réalisateur, excusez du peu, pour The general. et Laurel a travailé avec lui sur un court métrage, en 1925. Donc son arrivée chez Roach (Il a mis en scène deux films avec Max Davidson) a donné l'idée au patron de lui confier la mise en scène des deux comédiens, tout en demandant à Leo McCarey de prendre en charge la supervision des opérations, comprendre par là la production proprement dire. On prend enfin Laurel et Hardy au sérieux, et ça commence avec cet excellent film...

Contrairement à Hats off (Film perdu, réalisé par Hal Yates entre The second hundred years et celui-ci) et The second hundred years, ce film n’est pas un Laurel et Hardy typique: Hardy, descendant d’une vieille famille Ecossaise dont l’ancêtre a émigré aux Etats-Unis, doit recevoir la visite de son neveu Philip. Celui-ci, interprété par Laurel bien entendu, est un Ecossais relativement traditionnel (Donc en kilt) qui est, mais oui obsédé sexuel: sitôt qu’il passe à la portée d’un charmant minois, il esquisse une sorte de geste rituel, sautant en l’air en lançant sa jambe droite en avant, et pliant sa jambe gauche, puis il se met à lui courir après de façon irrépressible.

Le film est drôle, très drôle, et on a le plaisir de voir Laurel et Hardy vraiment jouer ensemble, mais leur complicité manque encore quand même. De plus, Hardy, en bourgeois satisfait tout à coup confronté à un impossible défi au bon goût en la personne d’un Ecossais priapique dont le caleçon ne tient pas toujours, joue plus dans le style de l’embarras cher à Charley Chase que dans son registre personnel. Quant à Laurel, naïf et doux, enfantin même (C’est quasiment dit, d’ailleurs, il est souvent présenté comme un jeune homme, et la filiation fait de lui une personne d’une autre génération qu’Hardy) il est quand même un être sexué, terrestre, ce que ne sera jamais le Laurel que nous connaissons. Pas de raisons pour autant pour bouder le plaisir primal qu'on prend à visionner ce film, tourné pour une large part dans d'authentiques rues de Los Angeles, et pour lequel Bruckman a tout bonnement profité de la foule qui s'amassait sur les lieux de prises de vues pour filmer d'authentiques réactions à "Philip" et son kilt récalcitrant...

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Laurel & Hardy Clyde Bruckman Muet Comédie