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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 17:52

L'ombre, au cinéma, c'est un peu l'un des principes de mise en scène les plus attirants, surtout en matière de mise en évidence des angoisses. chez certains metteurs en scènes, dont surtout Michael Curtiz, l'ombre devient aussi une extension élégante de l'acteur, qu'on convoque lorsqu'on souhaite montrer l'immontrable, ou explorer les zones les plus obscures du subconscient. En 1923, en pleine mode de l'expressionisme au cinéma, l'une des tendances était de faire des films sans intertitres, totalement visuels: Le Rail (1922), de Lupu Pick, La Rue (1923) de Karl Grüne, ou encore Le dernier des hommes (1924) de F. W. Murnau, allaient tous dans ce sens. Le plus extravagant reste sans doute ce Montreur d'ombres: dans la maison d'un homme jaloux dont l'épouse parade un peu trop souvent avec de jeunes prétentieux, un magicien arrive, et donne un spectacle d'ombres qui va révéler sa vérité intérieure à chacun, montrant à l'homme et son épouse à quel point ils n'ont pas encore épuisé leur mariage.

Parmi les maîtres d'oeuvre du film, on repère le nom d'Albin Grau, qui une année auparavant avait été plus que le collaborateur de Murnau sur Nosferatu: il en était le principal inspirateur, notamment sur tout le côté inspiré par l'occultisme, et avait, en plein essor de l'expressionnisme et du faux qui en découlait, persuadé Murnau de tourner le plus possible en décors naturels. Il est ici, une fois de plus, le décorateur, et on retrouve également, en plus de Fritz Kortner ou Fritz Rasp, les acteurs Gustav Von Wagenheim (L'un des soupirants de l'épouse) et Alexander Granach (Le montreur d'ombres), et la cinématographie est due à l'un des chef-opérateurs de Nosferatu, le grand Fritz Arno Wagner. Ce dernier est le grand gagnant du film: l photo est superbe, et le dispositif des ombres est très impressionnant... Mais...

...C'est extravagant, lent, ampoulé, même si ce n'est jamais dénué d'intérêt. Mais par rapport aux oeuvres de Lang et Murnau, la portée de ce film est infime. Elle permet une expérience, sans lendemain, plus qu'autre chose. Dommage.

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Published by François Massarelli - dans Allemagne Muet 1923 *