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10 avril 2016 7 10 /04 /avril /2016 18:56

Ce film, adapté d'une histoire de Thomas Ince et C. Gardner Sullivan (Tout comme The Coward, réalisé par Barker l'année précédente) fait partie de ces rares films qui dans les années 10 se sont intéressés au sort des immigrants dans la Grande Amérique encore bourgeonnante. A l'espoir d'un rêve Américain, dont les films contemporains nous apprennent qu'il était sans doute réservé à des Anglo-saxons, le film oppose donc le sort peu enviable des immigrés Italiens, venus pour participer à l'immense progrès représenté par l'Amérique, et qui finissent par se trouver moins bien lotis que dans leur Italie natale. L'intrigue suit les pas de Beppo (George Beban), un éternel optimiste venu à New York afin de devenir quelqu'un, ce qui l'autorisait enfin à faire venir Annette, sa fiancée. Dans un premier temps, tout va bien, Beppo a "réussi", en créant un business florissant de... cirage de chaussures. Mais les circonstances vont s'acharner sur lui et sa nouvelle épouse, et une canicule va leur prendre leur petit nouveau-né, et le sentiment d'injustice ressenti par le héros sera à son comble lorsqu'un homme qui lui a refusé de l'aide fera savoir par voie de presse que son propre enfant est malade, et que les meilleurs médecins se penchent sur son cas...

Le film est étonnamment rythmé pour un mélodrame, suivant le dynamisme de George Beban qui fait de son personnage un agité permanent. Ca fait bien sur partie de la caractérisation "ethnique", la spécialité de l'acteur, qui donne également lieu à des intertitres à la Chico Marx. reste que le film est attachant, avec son refus du compromis, et un sens marqué du pathos, qui prend fait et cause pour les petits immigrants. Chez Ince, cette question du point de vue donnait souvent des résultats intéressants, le producteur favorisant souvent celui des victimes de l'injustice, à l'écart des clichés bien-pensants.

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Published by François Massarelli - dans Thomas Ince Muet 1915 *