Laurel et Hardy sont deux bagnards qui tentent de s’évader pendant une bobine, avant d’avoir une opportunité en or: ils se font passer pour deux peintres venus faire un travail dans le pénitencier, et sortent sans encombre. Dans la deuxième bobine, un quiproquo va les renvoyer sous une fausse identité en prison, en tant que visiteurs de marque. Voilà à nouveau une totale réussite, d’une grande cohésion, et pleine de gags mémorables. On remarquera aussi un recyclage, d’ailleurs irrésistible, d’un vieux gag que Laurel avait utilisé chez Larry Semon en 1921, avec Frauds and Frenzies : les bagnards se promènent à la file, marchant lourdement au pas le bras droit sur l’épaule du prisonnier devant eux : ce réflexe risque à tout instant de trahir Laurel.
Les deux bagnards évadés sont clairement dans la même bulle, avec déjà le fonctionnement mythique du duo: Hardy qui tente par tous les moyens d'être un meneur, et Laurel en enfant qui n'a pas grandi, totalement indifférent aux catastrophes engendrées par ses impulsions, et se réfugiant dans les bras de son copain à la première frayeur...
On voit ici l’une des premières apparitions de la rue typique des studios Hal Roach, avec ses enseignes rigolotes (The Pink Pup, Ice Cream Cohen, etc): les deux comédiens y sont tellement à l’aise qu’on se dit que c’est mieux qu’une vraie rue. D’ailleurs, on y retournera souvent. Sinon, Finlayson, qui joue le directeur de la prison, est vraiment considéré comme un acteur de second rôle ici. Fred Guiol va se voir retirer la réalisation des films avant que Roach ne confie la supervision de Laurel et Hardy à Leo McCarey, qui vient de mettre en scène des films de Charley Chase pendant 2 ans et demi avec succès : on prend, enfin, le duo au sérieux chez Roach. Et pour longtemps.