Ce titre est bien sûr un jeu de mots autour de "Love and kisses", "hiss" désignant plutôt des bruits désagréables, pas trop éloigné de ce qu'on fait quand on veut signaler à un artiste qu'il n'a pas beaucoup de talent. Notons que le mot love (le verbe comme le nom) apparaît parfois dans les titres de courts métrages des studios Hal Roach. Souvent il est associé à un deuxième terme (Love'em and weep, par exemple, ou Love 'em and feed 'em) mais il est aussi parfois disputé par d'autres associations (Feed 'em and weep!)... En dépit de l'aspect répétitif (et du fait que bien souvent ces courts recyclaient les mêmes idées de base), ça a forgé aussi l'identité du studio...
With love and hisses est donc le premier film "militaire" avec Laurel et Hardy, dans lequel Finlayson est le colonel, Hardy le sergent et Laurel le troufion d’une troupe de soldats de la Garde Nationale, cette milice officielle qui est souvent utilisée en renfort de la police en particulier dans les zones de nature.
Hardy et Laurel jouent un peu plus l’un avec l’autre, et Laurel est de plus en plus égaré sur ce vaste monde, mais il y a encore un effort à faire… L'histoire, d'un camp pour les apprentis militaires, permet un bon bol d'air, mais surtout un nombre assez alarmant de gags ras du plancher: obsessions sexuelles diverses, odeurs de nourriture pestilentielle (fromages), nudité intempestive, et intervention d'un indispensable putois, et enfin déformations physiques en tout genre... On n'est pas devant un chef d'oeuvre, quoi. Toutefois, dans une séquence, Anita Garvin, enfin en brune, est là. Ca console un peu...
Notons que si la photo ci-dessus tend à donner l'impression d'un film qui a beaucoup traversé, les deux bobines sont désormais disponibles dans une belle restauration qu'on doit à Flicker Alley et Lobster... Le visionnage du film se rapproche donc de la belle définition de cette photo de plateau. Ah! Anita Garvin, encore elle...
/image%2F0994617%2F20230911%2Fob_451e57_with-love-and-hisses-large.jpg)