
Ce film qui avait l'intention d'être spectaculaire préside un peu tout seul à la création d'un nouveau genre de science-fiction cinématographique. L'intrigue est post-apocalyptique; ce genre de films est aujourd'hui établi, mais celui-ci est le premier... Pas de petits hommes verts, de soucoupes volantes, ici, la menace restera invisible jusqu'au bout.
On the beach se situe en 1964; un désastre nucléaire a anéanti toute vie dans l'hémisphère nord, et le reste de l'humanité s'est replié en Australie, le seul endroit encore épargné par les radiations. Nous faisons la connaissance de cinq personnes: Dwight Towers (Gregory Peck), le commandant Américain du sous-marin Sawfish, était en mer quand le désastre a frappé, et il a du mal à admettre que toute sa famille soit anéantie. Il continue à parler de son épouse et de ses enfants comme s'ils étaient encore vivants. Julian Osborn (Fred Astaire) est un scientifique Australien dont les conclusions sur l'étendue éventuelle des radiations sont très optimistes: il pense que l'Australie sera atteinte à son tour dans les cinq mois... Moira (Ava Gardner) est la petite amie de Dwight, et elle s'accroche à la possibilité de vivre un grand amour avant de mourir. Enfin, le lieutenant de marine Peter Holmes (Anthony Perkins) et son épouse Mary (Donna Anderson) tentent de vivre leurs derniers instants aussi tranquillement que possible malgré la perspective inéluctable de mourir dans les six mois. Peter tente de convaincre son épouse d'accepter une issue future: le gouvernement a prévu de mettre à la disposition des citoyens des pilules de suicide, pour tous les ages... Mais Mary n'arrive pas à se faire à cette idée... Le Sawfish, avec Dwight, Julian et Peter à son bord, doit partir en mission d'observation; d'une part, il s'agit de mesurer les taux de radiations du côté de l'océan arctique pour évaluer l'intérêt d'une migration massive. D'autre part, il fait résoudre un mystère: à San Diego, un poste télégraphique envoie des messages incohérents. Mais les trois hommes seront-ils revenus avant l'arrivée des radiations en Australie?
Assez typique des films de Kramer, avec ses gros sujets et ses grosses stars, On the beach déroule lourdement une intrigue scellée dès le début. L'honnêteté intellectuelle (Nous sommes laissés libre d'interpréter le désastre passé: guerre mondiale, accident... Les lieux déjà irradiés sont aperçus dans le film, comme de pacifiques endroits dont tout vie a juste disparu, aucune destruction n'y est visible. C'est une belle idée, tant visuellement qu'économiquement. Le problème est ailleurs: ces gens parlent, s'engueulent, parlent, parlementent, parlapotent... Ils n'arrêtent pas. Ca lasse, et la belle photo de Giuseppe Rottuno n'y fera rien: ce film est d'un ennui mortel.