Avant de prendre congé de New York pour s'en retourner faire des films en Californie, Arbuckle sacrifie à une tradition, celle de faire des films à gags dans un parc d'attraction. Pour ça, Coney Island est une institution, et ce type de films, il connaît, pour avoir participé chez Sennett à la très économique manie de faire des films sur les sites de distraction en improvisant les gags. Ici, on n'improvise pas, mais on recycle un peu quand même: le film ressemble un peu à un de ses courts métrages Keystone.
Le script est simple: Arbuckle et son épouse, Keaton et une petite amie, et Al St John qui va fricoter avec les deux femmes, se retrouvent tous à Coney Island en ordre dispersé pour profiter des attractions, mais surtout pour draguer un brin. Ca va à cent à l'heure, et le film est assez long pour un film de deux bobines (26 minutes). Keaton a un rôle plus gratifiant que d'habitude, il en a même deux, puisque déguisé derrière une grosse moustache, il incarne un flic à la Sennett. Par ailleurs, il fait la démonstration de son impressionnante forme dans la deuxième bobine, où il incarne un maître-nageur.
Comme Roscoe reste Arbuckle, il passe 26 minutes à tenter d'échapper à son épouse (Agnes Neilson), et tous les coups même (surtout) les plus bas sont permis. Alice Mann, collaboratrice fréquente, y joue la petite amie de Keaton, et y est créditée en tant que "Pretty girl"... Et le film ne fait pas l'économie de gags liés au poids, à une forte dose de sexisme, et bien sur aux préjugés ethniques...