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31 juillet 2016 7 31 /07 /juillet /2016 08:57

On peut sans aucun risque de se tromper et sans commettre la moindre injustice taxer Finding Neverland de classicisme et d’académisme. Voilà qui est fait, attachons-nous maintenant à parler du film à présent qu’il a été dit qu’il n’était ni novateur ni révolutionnaire. A la vérité, quelle importance : il atteint le but qu’il s’est fixé: parler de l’imaginaire comme d’un processus de création indispensable à l’enfance… et à la vie d’un adulte. Et par là même parler aussi de l’importance de laisser le processus de création intégrer l’imaginaire. Et pour ce faire, Forster a choisi de se consacrer à la création de la fameuse pièce Peter Pan, de James Barrie, un chef d’œuvre s’il en est.

Barrie, c’est Johnny Depp. En Ecossais lunaire qui sent son métier de dramaturge le quitter alors qu’une pièce vient de se prendre un monumental bide, il est parfait, jusqu’à l’accent Ecossais absolument maîtrisé. Mal marié, il se voit reprocher par son épouse (Très matérielle) de ne pas l’avoir laissée entrer dans son univers. Il rencontre par hasard une famille ; Sylvia, une jeune veuve malade (La tuberculose ou quelque chose du même genre, en tout cas une maladie qui la ronge de l’intérieur), Interprétée par Kate Winslet, et ses quatre garçons, dont le jeune Peter, très affecté par la mort de son père, et qui reproche aux adultes de lui mentir en permanence. C’est pourtant à une variation du mensonge que va se consacrer Barrie, en apprenant aux enfants à vivre leurs jeux intensément. Il en résultera bien sur un grand succès théâtral… Et beaucoup de moments d’émotion pour les spectateurs. Ceux du film comme ceux qui ont vu tous les Peter Pan possibles.

Le film évolue dans trois mondes qui s’interpénètrent de belle façon ; le monde de la réalité, dans lequel Barrie-Depp vit sans vraiment sans rendre compte, mais qui est incarné par le monde de la belle société Londonienne, mais aussi Mrs Du Maurier, la mère de Sylvia, et Mrs Barrie. Le monde de l’imagination, des jeux des enfants et de Barrie est mis en image de façon très colorée avec une palette de tons saturés et primaires, souvent rehaussés de décors sublimement début XXe, c’est chatoyant ; les limites abolies de l’espace cinématographiques sont franchies bien des fois, sur un bateau pirate en peine tempête, en plein désert de l’ouest Américain, ou vont se dérouler les jeux toujours plus délirants orchestrés par Barrie. Enfin, le monde du théâtre, évoqué principalement vers la fin, et pour lequel Forster s’est plu à montrer le spectacle rigoureusement tel qu’il était sur scène, sans en rajouter de façon délirante. Seule une représentation privée, vers la fin du film, voit les spectateurs de la pièce abolir les murs de leur maison pour se retrouver à Neverland. C’est un point culminant !

Le message du film, car oui il y en a un, c’est bien sur de laisser l’imagination prendre le pouvoir. C’est ce qu’a fait Barrie nous dit-on en substance, en créant le spectacle le plus populaire de tous les temps ; c’est aussi ce qui nous permet de vivre, de respirer, et d’être plus armé pour combattre les vicissitudes de la vie. Alors une fois de plus, un message comme celui-ci n’a rien d’extraordinaire, c’est parfaitement exact ; cela n’empêche pas d’y croire, après tout ; on peut aussi l’appliquer, et en tout cas voir ce film. Si on n’aime pas ça, on peut toujours mettre un navet cosmique après, ce n’est pas ça qui manque. Ce sera toujours de l’imaginaire, donc…

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Published by François Massarelli - dans Le coin du bizarre