FLAGS OF OUR FATHERS
C'est donc le premier film du diptyque commémoratif consacré à Iwo Jima, le versant "Américain". Hanté en ces années crépusculaires par le thème du legs que l'homme laisse à ses suivants, Eastwood profite de la commande de Spielberg de réaliser une oeuvre sur la fameuse bataille d'Iwo Jima pour montrer les chemins que l'héroïsme, la vérité, la légende et le vécu de l'homme peuvent prendre lors d'une guerre, et ce que les générations futures auront à en retirer.
Comme le faisait remarquer John ford à propos de l'Ouest, dans The man who sho Liberty Valance, quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende. Un beau film de guerre dont l'ennemi est presque systématiquement absent de l'image, mais on le retrouvera dans le deuxième film...
LETTERS FROM IWO JIMA
Après le douloureux passage à la postérité de Flags of our fathers, le choix d'Eastwood de faire non pas un mais deux films est une surprise totale, mais peut être expliqué de trois façons: 1. Eastwood appartient à notre époque, qui a appris à faire la part des choses et à se garder d'un excessif ethnocentriste, d'où ici le choix de voir "les deux points de vue", et non pas un point de vue Américano-américain. 2. Eastwood a toujours révé de réaliser un film Japonais. 3. Eastwood est Libertarien, et donc ne prend pas partie de manière systématique. Ici, il livre les points de vue différents afin de témoigner d'un certain respect à l'égard de l'ennemi d'hier...
A travers les lettres de soldats, préservées à Iwo jima, on retrace les derniers jours de combattants Japonais, pris entre défaitisme et héroïsme, mais aussi entre tradition (Hara Kiri à la grenade) et modernité (Savoir battre en retraite au bon moment). un film âpre, respectueux, pas confortable, mais salutaire: chef d'oeuvre.