New orlean: Gilda Karlson (Dorothy Mackaill) se prostitue pour le compte d'une madame, Angie (Cecil Cunningham). Elle exécute une "mission" auprès d'un client, qui n'est autre que Piet (Ralf Harolde), l'homme qui l'a faite basculer dans cet univers. la discussion s'anime, et Gilda assomme son agresseur et provoque un incendie. Le lendemain, elle apprend qu'elle est recherchée, il lui fait donc fuir. C'est le moment inopportun qu'a choisi Carl (Donald Cook), son petit ami, pour revenir... Il ignore tout de sa vraie vie, elle le met au parfum et contre toute attente il se range de son côté, et l'aide à atteindre l'île de la tortue, où elle peut être tranquille, à l'abri de l'extradition. Mis on y trouve beaucoup d'aventuriers échoués, et ils auront tôt fait de la renvoyer à sa condition et à son "métier"... Pire: alors qu'elle attend le retour de Carl, elle reçoit la visite inattendue de l'homme qu'elle croit avoir tué.
Apre? Plutôt, oui! William Welman, on le sait bien, n'est ni un tendre ni un naïf, et sa vision de la prostitution n'est pas vraiment celle du mélodrame Griffithien! Certes, c'est un homme qui l'a faite basculer dans cet univers, mais quand le film commence, Gilda connait son métier! La plus célèbre des photos de plateau du film donne assez bien l'idée de la situation, elle figure en illustration de cet article. Pourtant, comme les autres personnages de Wellman, elle est en quête d'une certaine forme de rédemption. le film va nous le montrer à travers ce qui va se passer sur l'île, dans le drame qui va se jouer entre elle, l'homme qu'elle est sensée avoir tuée, et les hommes en sursis qui vivent avec elle, et qui tous, la passeraient bien à la casserole... Et Gilda, dans tout cet imbroglio n'aura pas une seule pensée pour elle-même: elle ne pensera qu'à Carl, son jeune officier fringant, qui a décidé en un éclair de la pardonner, et de la soutenir dans sa tentative de s'échapper d'une vie infecte...
C'est, au milieu de la fructueuse période Warner de Wellman, un film qui trône au-dessus des autres, de façon évidemment moins flamboyante que Public Enemy, voire Wild boys of the road. Mais la façon dont Welman choisit de prendre le parti d'une femme qui aurait si facilement été condamnée à vu, dans tant de films y compris de cette époque glorieuse de relâchement généralisé, la sûreté franche et directe de son style, et le légendaire "style Warner" de cette période pre-code sont irrésistibles.