Après avoir vu Pride and prejudice, de Joe Wright, et son traitement à la fois "moderne" et respectueux, la comparaison est intéressante.
Bien sûr, pour cet autre roman de Jane Austen, Ang Lee a fait du cinéma "à l'asiatique", lent et contemplatif, laissant les dialogues mener leur affaire, installant ses acteurs dans un espace très académique, sans pousser la brillance de l'image ou installer un dispositif de caméras aussi complexe que celui de Joe Wright; cette distance aussi polie et discrète que celle observée dans le magnifique The ice storm (Qu'il tournera juste ensuite) est à la fois un atout et un défaut: un atout, lorsque le roman s'accomplit sous nos yeux, aidé par le scénario fantastiquement adapté de Emma Thompson. Un défaut, lorsque notre soif de cinéma se solde par une petite frustration.
Je suppose qu'il fallait passer par ce bel exercice de style avant d'attaquer The ice storm, Crouching tiger, hidden dragon, Brokeback mountain et surtout le fabuleux Lust, caution.