Auréolé de son succès avec Captain Blood (Michael Curtiz, 1935) Errol Flynn est une telle vedette que la Warner en fait le principal argument de vente de ce film dans lequel il n’apparaît que lors de rares scènes. L’histoire de ce classique de Mark Twain est connue: la confusion entre le jeune prince de Galles et un sosie, un vagabond avec lequel il jouait, mène à une série d’intrigues dans lesquelles une bande de fâcheux fait tout son possible, à la mort d’Henry VIII, pour ravir la couronne en profitant de la ressemblance entre les deux garçons.
On est dans l’aventure, sans aller trop loin non plus. Tout s’y enchaîne, et la machine de la Warner Bros fonctionne à plein régime, la photographie est splendide, la musique de Korngold ample … Bref, que du bonheur. Toutefois, la mise en scène confiée à un honnête artisan n’amène pas le spectateur sur les sommets de plaisir ou un Michael Curtiz l’aurait emmené. C’est que Flynn, qui avait déjà subi le caractère de sanglier aviné du Hongrois par quatre fois, ne pouvait déjà plus le voir en peinture. Il préférait tourner sous la direction plus sage de William Keighley, ce qui sera à nouveau le cas pour les premières semaines du tournage de Robin Hood l’année suivante… qui sortira une fois remodelé sous la direction de Curtiz, et c’est un chef d’œuvre. CQFD.