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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 22:19

Sous ce titre laconique, W. (Prononcer Dub-ya) est en fait une charge au vitriol contre celui qui était alors le président des Etats-Unis en exercice, le douteux homme politique George W. Bush; la volonté de Stone, qui avait rappelons-le, une année après le décès de Richard Nixon, sorti Nixon, son portrait de l'ancien président démissionnaire sous la forme d'une réflexion amère sur le pouvoir, était ici de réfléchir sur la personne d'un homme qu'il avait lui-même connu, et côtoyé à Yale: une des scènes en témoigne. Comme Nixon, qui pour voyager dans l'histoire prend le prétexte d la période charnière de l'immédiat après Watergate et de la gestion de plus en plus difficile de la crise médiatique qui s'ensuivit, W. concentre finalement une bonne part de sa narration à la façon dont Bush va rester dans l'histoire, en essayant de tout faire pour rendre légitime une attaque de l'Irak dans l'après 9/11...

On suit donc une narration volontiers badine, avec certaines scènes qui vont loin dans la comédie, en compagnie d'un président éternel cow-boy interprété par Josh Brolin. Il est excellent, mais le film, lui ne l'est pas. Il ne vaut pas la volée de bois vert qu'ils s'est pris à la sortie, loin s'en faut, et si on n'a rien de mieux à faire, il peut agréablement remplir 2 heures. Non, le problème, c'est qu'on sait à quel point Stone est un polémiste. Il a fait un film de quatre heures pour exposer ses vues controversées sur l'assassinat de JFK, et s'il ne résout rien, au moins le message est passé! Sa trilogie sur le Vietnam est un point de vue crucial sur la conflit et sa période... Mais qu'a-t-il voulu dire ici? Ce n'est pas très clair...

Il en ressort plusieurs choses: d'une part, George s'est fait tout seul, et en particulier contre son père qui ne voulait pas que son vilain petit canard devienne soit gouverneur (Il le sera) soit président (Il le sera aussi, hélas), et considérait ce crétin de Jeb comme le seul capable de lui succéder. On le savait, George W. le fils l'ayant dit si souvent en public... Par ailleurs, le président George W. Bush est un cas assez unique dans l'histoire des Etats-Unis, à la fois de président qui est un ancien alcoolique, et un "born-again" Christian, un fondamentaliste plus que dévot, qui a tout bonnement amené l'extrême droite à la maison blanche. On le savait aussi... Il nous montre un président malléable, et populaire, mais qui a les plus grandes difficultés du monde pour justifier a posteriori, y compris pour lui-même, ses pires bêtises... On s'en doutait, et on a vu. Surtout le film avance sournoisement la thèse selon laquelle Dick Cheney, ancien chef du personnel de la maison blanche sous Ford, et secrétaire d'état à la défense sous Bush père, devenu vice-président sous Bush fils, aurait en vérité tiré les ficelles d'une marionnette trop facile à mener par le bout du nez... Richard Dreyfus est sans surprise magistral dans le rôle, mais c'est peut-être un peu facile... A ce propos, Elizabeth Banks en Laura Bush, bien qu'elle soit très limitée dans le script, est excellente, mais... Thandie Newton en Condoleeza Rice, c'est probablement un point noir dans sa filmographie!

Pour résumer: c'est plaisant qu'un cinéaste se mouille pour donner son avis, mais on aurait aimé voir ou il voulait en venir. Pour le reste, on apprécie l'effet "histoire immédiate", et on se réjouit de voir le président couillon (Qui a la réputation d'être tout sauf un imbécile, à propos. C'est, hum, à vérifier!) manquer de s'étouffer sur un bretzel... C'est puéril. Mais j'aime bien les bretzels...

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Published by François Massarelli - dans Comédie