Sans Joe Hamman, l'équipe de Durand tente une autre approche du film d'aventures: tout en continuant d'utiliser des décors naturels, ils se tiennent cette fois à l'écart, aussi bien du western, que de la Camargue, et en deux bobines sous haute influence, de Louis Feuillade et de Léonce Perret, ils racontent une histoire de sombre rivalité entre plusieurs aventuriers Afrikaners autour d'une mine d'or, située en en Rhodésie. On constatera qu'il n'y a pas un seul noir à l'horizon, mais on se contentera de lever brièvement les yeux au ciel, après tout: c'est peut-être préférable! Sinon, on n'ose imaginer quel rôle on aurait pu faire jouer, et par qui ils auraient été interprétés... au passage, les rochers de la forêt de Fontainebleau figurent ici le Transvaal.
Il n'y a pas grand chose à dire, la mise en scène est très fonctionnelle, et Durand a retenu la leçon de Feuillade; la lisibilité des péripéties, enchaînées avec économie, y rivalise avec la peinture des passions négatives. Il A aussi vu les films de Léonce Perret, et une très jolie scène lui permet de montrer des qualités plastiques rares dans son oeuvre, avec l'ombre d'une panthère qui se détache sur les fenêtres d'une maison. A ce sujet, l'homme de cirque qu'est Durand se laisse probablement un peu influencer par les films animaliers contemporains de Alfred Machin réalisés pour Pathé...