Du bon, du moins bon... Dans ce film, Podalydès interprète un homme qui va vivre une étonnante crise de la cinquantaine. il est connu par ses amis pour sa vieilles passion pour l'Aéropostale, mais c'est avec une toute autre sorte d'avion qu'il va tenter de s'échapper: un kayak! Il envisage de poser son frêle esquif sur une rivière d'île de France, puis de rejoindre la mer. Son épouse (Sandrine Kiberlain), sceptique, lui signale que ça lui prendrait deux mois, mais le kayakiste novice s'obstine, part... et va rester plus ou moins coincé, pendant plusieurs semaines, dans une guinguette tenue par la veuve Laetitia (Agnes Jaoui), attiré dans un premier temps par sa jeune amie Mila (Vimala Pons). A chaque fois qu'il tentera de partir, il reviendra à la guinguette... mais cédera-t-il à Mila ou Laetitia?
Le plus séduisant, c'est le mélange farfelu de gaucherie et de poésie, Podalydès composant un personnage lunaire sympathique, qui est vaguement ridicule dans son entreprise, et qui bien entendu parle tout seul... la guinguette et ses personnages qui vivent au ralenti, le "danger" sur la rivière que représente un pêcheur "qui ressemble à Pierre Arditi, mais en moins sympa", etc... Tout ça va dans le sens d'une comédie loufoque à la Française. Mais le choix d'une fin ouverte, exceptionnellement, me refroidit. Parce que j'aime bien cette idée d'ouvrir toutes grandes les possibilités pour le spectateur, mais pas en escamotant un troisième acte qui se retrouve tellement inachevé que c'en est embarrassant.