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C'est au mains expertes de notre ami Eddie Cline, le co-metteur en scène des jeunes années de Buster Keaton, qu'on doit ce film, sorti en 1930 dans la série des "Mack Sennett Brevities" un label dont je me permets de supposer qu'il n'y a pas lieu de traduire. Mais surtout, c'est un film en couleurs, non pas le Technicolor deux bandes de l'époque, mais un système propre à Sennett, qu'il possédait et qu'il avait tenté de lancer... Mais soyons juste: les qualités poétiques de ce procédé sont les mêmes, et les défauts aussi, que ceux du Technicolor contemporain.
L'intrigue est centrée autour de la tentative de "séduction" du père (Andy Clyde) d'une jeune femme (Patsy O'Leary) par deux bellâtres. L'un d'entre eux a déjà les faveurs de la demoiselle, l'autre en revanche triche en s'inventant un passé riche en exploits, et arbore un plastron de médailles douteuses... La jeune femme et son petit ami vont trouver un stratagème pour le contrer, alors que le menteur et le père pêchent sur un petit canot...
Franchement, le son primitif, l'intrigue foutraque, les moments creux ne peuvent en aucun cas nous faire oublier cette étrange, séduisante et si étonnante palette des films en couleurs de ces années avant l'introduction des trois couleurs primaires dans le Technicolor... Et c'est, paradoxalement, ce qui fait le prix de ces films. Celui-ci ajoute en prime le fait d'avoir été tourné à la mer: au bord de l'eau, mais aussi pour quelques plans, sous l'eau. Curiosité, oui, mais bien séduisante quand même...