On ne fait pas de film seulement avec des intentions et de la bonne volonté... C'est ce que prouve ce deuxième film de Clooney réalisateur qui continue sur la lancée qu'il a lui-même défini avec son premier long métrage Confessions of a dangerous mind, de 2002: il y revient sur l'histoire de l'Amérique dans la deuxième moitié du vingtième siècle, avec un esprit acerbe... Et peu de lisibilité.
A l'ère de George Bush, Clooney choisit de tenter un parallèle avec l'époque du McCarthysme, à travers une anecdote, celle d'un journaliste, Ed Murrow, qui a choisi d'attaquer frontalement le Sénateur Républicain, en démontrant point par point les contradictions internes à son obsession anticommuniste. Le film est structuré en flash-back, alors que Murrow, rangé depuis quelques années en 1958, reçoit une distinction pour son travail. Il revient donc sur la période la plus prestigieuse de sa vie et nous allons assister à la réparation d'une série d'émissions qui feront sensation, mais aussi à certaines des conséquences les plus désagréables pour les journalistes de leurs choix éditoriaux: intimidation, allégations, licenciements, et... suicide.
Dans un noir et blanc un peu trop glauque à mon gout, pour se rapprocher des images d'archives, Clooney privilégie une mise en scène à la caméra au poing, en plans-séquences le plus souvent. C'est cohérent,mais pour ma part, ça tend à ajouter à la confusion ambiante: le spectateur se doit d'avoir une grande connaissance des faits, d'une part, et il est parfois difficile de ne pas confondre tous ces messieurs gris à grosses lunettes qui fument comme des pompiers! Cela étant dit, on apprécie la façon avec laquelle Clooney réussit à faire un peu de suspense avec pas grand chose, ou les petites histoire situées en marge, comme ce couple de journalistes qui cachent leur mariage parce que la chaîne CBS avait une loi interne très stricte qui interdisait les unions entre ses employés.