Une intrigue embrouillée dans laquelle on aimera se perdre: des méchants qui en veulent à une jeune femme, des morts violentes autour du casting d'un film porno et environnementaliste, des fêtes sur les hauteurs de Los Angeles... Peu importe finalement, car ce film conte la rencontre improbable entre deux solitudes, deux héros: le très mauvais Holland March (Ryan Gosling), un détective privé qui vit avec sa fille plus mature que lui, ses souvenirs et ses regrets, et Jackson Healy (Russell Crowe), gros bras à louer. Ils ont tout pour s'entre-tuer, mais ils vont s'allier...
Shane Black, c'est l'auteur de L'Arme fatale. Une fois qu'on a dit ça, on n'a pas tout dit mais ça devient difficile de se faire entendre! Alors entre le carton historique et planétaire du buddy movie des 80s réalisé par Richard Donner, le premier film du réalisateur Black (Kiss Kiss Bang Bang), ou celui-ci qui est son troisième long métrage, on voit bien sur comme un trait commun (Tout comme chez Francis Veber quand on y réfléchit): association de deux tempéraments opposés, situation improbable, quelques gags, de l'action. Mais Kiss Kiss Bang Bang, tout comme ce film, est irrésistible, et nous plonge dans une intrigue qui utilise les clichés pour les subvertir... Et dans un film actuel, il faut du courage pour faire des héros d'un colosse qui a pour métier de casser les figures sur commande, et d'un alcoolique! ça fume, ça boit, et la fille d'un de nos deux héros se dévergonde avec un aplomb qui a du émouvoir plus d'un membre du tea party. Pourtant cette subversion n'est rien d'autre que cinématographique, référentielle et pour tout dire, un brin cathartique aussi: bref, qu'est-ce que ça fait du bien!
Oh, et les cascades à tiroir, magnifiquement réalisées, drôles et totalement claires, ça aussi ça fait du bien! Le cinéma ne fait pas que reproduire les années 70, il en partage aussi le style filmique dans ses moindres détours.
Avec Richard Nixon.