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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 17:38

1893: Herbert G. Wells (Malcolm McDowell) a enfin réalisé son rêve; après avoir fait le mercenaire en plaçant des articles et éditoriaux un peu racoleurs dans plusieurs journaux, il a pu financer la réalisation de sa machine à voyager dans le temps. Et il a invité un groupe de ses amis scientifiques, intellectuels et médecins afin de leur faire part de son invention... L'un d'entre eux, le docteur John L. Stevenson (David Warner) arrive un peu tard: et pour cause, il vient d'assassiner une prostituée, une vieille habitude qui l'avait beaucoup amusé à l'hiver 1888, mais qui lui était pourtant passée. Lorsque la police, sur les traces du meurtrier, arrive sur les lieux, qu'on trouve toutes les preuves de son acte dans sa trousse de médecin, Stevenson a disparu...

Wells comprend qu'il est parti dans le temps, et se précipite à son tour... pour arriver à San Francisco en 1979, dans une exposition consacrée à l'univers de H. G. Wells dans laquelle la machine est justement l'une des attractions majeures. Décalé, déboussolé, Wells va vite pouvoir compter sur l'aide d'Amy Robbins (Mary Steenburgen), une jeune Américaine délurée, pendant que les meurtres de prostituées vont se multiplier à San Francisco...

Sorti à la toute fin des années 70, ce film inattendu d'un auteur-réalisateur qui n'a pas forcément fait beaucoup de vagues dans sa vie, est plus qu'un ovni. Avec son scénario qui entremêle adroitement et avec humour Jack l'éventreur et H. G. Wells, suspense et voyage dans le temps, l'époque Victorienne et le San Francisco qui avait vécu la libéralisation et la révolution sexuelle, le film anticipe avec bonheur sur la production des années 80 dans son extravagance, cachée derrière les Indiana Jones, ou les autres productions de Spielberg, Young Sherlock Holmes en tête... nous sommes donc face à un mini-classique!

Le décalage entre le Victorien malgré lui Wells (McDowell est un immense acteur, ce n'est pas nouveau, mais ici il est formidable dans le rôle du Candide), qui dans le Londres de son époque professe le socialisme, l'utopie et l'amour libre, mais se choque vite du comportement très rentre-dedans de la belle Amy, l'arrivée de Jack L'Eventreur qui explique à son ex-ami en lui montrant la télévision (drames, guerres, enlèvements, massacres) qu'il est désormais dans un monde taillé pour son génie criminel, la confrontation aussi d'un homme à sa propre mortalité (Wells arrive dans un musée qui lui est consacré, et peut voir autour de lui toute son oeuvre qui lui est encore étrangère), le film fourmille d'idées et adopte une narration à hauteur d'homme perdu, en montrant constamment la façon dont Wells n'a pas les clés pour comprendre ce monde. C'est drôle, mais pas que, c'est aussi à bien des égards une certaine forme de conte de fées. Et on passe, définitivement, un bon moment...

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Published by François Massarelli - dans Science-fiction Comédie