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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 14:22

Après Ran, Kurosawa a pris un virage inattendu, d'autant plus étonnant que le financement de ses films de venait de plus en plus compliqué! Il avait fallu Lucas et Coppola pour rendre Kagemusha possible en 1980, il lui fallait maintenant l'appui de Scorsese et Spielberg! Mais si le financement et la distribution (Du moment ou Warner était engagé, la production n'a plus posé le moindre problème) étaient pilotés de l'occident, le film est totalement personnel, et basé sur une expérience totalement Japonaise: le metteur en scène va jusqu'à se représenter lui-même, et le film devient la somme de ses propres rêves. Mais des rêves dont le sujet est onirique, pas la réalisation. 

Huit rêves donc forment l'essentiel de la narration, dont les deux premiers concernent la jeunesse du metteur en scène, les autres en revanche voient un protagoniste (Il porte un "bob", l'éternel chapeau porté par Kurosawa sur ses tournages) qui est un double du metteur en scène se confronter à divers aspects de sa vie toujours en relation avec la mort, l'art, et l'histoire du Japon... Le plus célèbre épisode concerne une visite sublime des tableaux de Van Gogh, qui est interprété par Marty Scorsese. Le rêve en question est partagé entre Français et Anglais, le reste est bien sur en Japonais...

Ce n'est plus l'épopée, désormais: comme dans Rhapsodie en Aout et Madadayo, ses films à suivre, Kurosawa ralentit le rythme et se laisse aller à une méditation sur la vieillesse, ses angoisses (La mort, omniprésente, qu'elle soit la sienne propre, celle des gens qu'on aime, ou celle des autres, via la guerre), et son art. C'est volontiers lent, et parfois c'est en arrêt. le film est contemplatif, parfois ardu. Il est toujours d'une beauté incroyable...

 

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Published by François Massarelli - dans Akira Kurosawa Criterion