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26 décembre 2016 1 26 /12 /décembre /2016 11:31

Ce film de deux bobines fait partie des solides productions de Thomas Ince, qui avait des coudées d'avances sur son concurrent Griffith en 1914: ses films étaient impressionnants par leur sens de la composition, le jeu des acteurs, le montage avec un sens consommé de l'action, et des scénarios qui permettaient aux films d'éviter des intertitres par trop envahissants. C'est regrettable que tant de films aient disparu... Par contre on pourra toujours reprocher à Ince d'avoir été sur un certain point un précurseur de Disney: bien qu'il ait lui-même (Contrairement à Walt Disney) mis en scène des films occasionnellement, il se refusait à créditer les techniciens, et le fait d'attribuer ce film à Jay Hunt est plutôt une supposition qu'un fait.

Ce qui distingue ce court métrage en deux bobines des autres, c'est la présence de Sessue Hayakawa, qui interprète... un jeune Sioux qui revient au pays après avoir été à l'école des blancs. Il revient fin saoul, et devient la honte de son père... Lorsque un groupe de bandits, des renégats sans foi ni li, l'enrôlent et le font participer à une attaque contre la cavalerie, son père va prendre une décision radicale afin de sauver l'honneur de la tribu...

Splendide en tous points, sinon... une fâcheuse tendance à mettre les pieds dans le plat du racisme, comme le western le fera souvent. Ce qu'on dénonce souvent à tort comme étant le racisme anti-indien du western, qui avait besoin de conventions dramatiques aisément identifiables, est plus souvent un refus du mélange, qui est illustré ici de manière flagrante: les sioux sont nobles, avec leur culture et leur honneur. la cavalerie est prête à cohabiter paisiblement avec eux... Mais dès qu'on mélange les groupes, on obtient des problèmes: ainsi, le jeune fils de chef est-il corrompu par la culture blanche, et les "renégats" qui sont probablement des métis nous sont dépeints comme des brutes inhumaines... Un refus du mélange qui trahit le racisme à l'état pur. On n'a pas avancé, d'ailleurs.

Ce qui est comique, c'est du reste que la rôle d'un sioux, dans ce film qui n'aime pas trop le mélange, a été confié à un acteur Américano-Japonais. Il est excellent, comme d'habitude, et le film aussi...

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Published by François Massarelli - dans Muet Western Thomas Ince