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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 17:09

C'est chez Al Christie, le second couteau des studios de comédie qui tentait désespérément de jouer le troisième homme après Roach et Sennett dans les années 20, que ce film a été tourné. Il a un pedigree étonnant: adapté d'une pièce de 1892 qui a eu un succès phénoménal, rien ne prédisposait ce classique des planches, basé sur des quiproquos et des dialogues à la fine répartie, à devenir un succès du cinéma muet! Par ailleurs, on connait surtout Scott Sidney pour un fiml de 1918, qui est la première adaptation au monde du comic et des romans Tarzan, d'Edgar Rice Burroughs... Mais en 1925, c'est un vétéran, et son style tient plutôt de l'absence de style. Non, bien sur, LA raison de voir ce film, en 1925 comme en 2017, c'est sa vedette Syd Chaplin.

Privé de moustache contrairement aux six autres de ses films "en solo" que j'ai pu voir, Sydney Chaplin interprète un lord Anglais, un étudiant d'Oxford dont les manières ne font aucun doute: l'homme est de noble extraction... Ce qui ne l'empêche pas d'être un coquin, un séducteur, un soiffard et un gaillard doté d'une sérieux sens de l'humour. Il va donc se prêter à la demande de ses amis à une mascarade qui va permettre à l'acteur de porter sur les deux tiers du film un déguisement ultra-codifié: alors que ses deux camarades de chambrée attendent la tante de l'un d'eux, et que ladite dame est en retard, les copains ont quand même besoin d'une duègne afin de permettre au tuteur de leurs petites amies de laisser les deux jeunes femmes passer du temps en leur compagnie. C'est donc Sydney Chaplin qui va interpréter la vieille tante... Y compris quand celle-ci arrive, qui plus est accompagnée de sa propre nièce, qui est l'ex-fiancée de Syd!

Donc, déguisement, et comportement décalé qui va avec. On est dans un registre dont on imagine que Leo McCarey aurait pu tirer un film de deux bobines rempli de gags sublimes, avec Charley Chase... Donc on peut questionner l'opportunité de l'étirer sur sept bobines. Sauf que ce temps permet à Syd Chaplin de monopoliser l'attention de toutes et de tous, par sa gestuelle, ses gags, et son incroyable charisme: bon sang ne saurait mentir. Il est totalement crédible en lord élégant et racé, et tout autant en vieille tante qui viendrait du Brésil... "Where the nuts come from". Le film est probablement son meilleur, et a eu, tant mieux, un certain succès en 1925.

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Published by François Massarelli - dans 1925 Muet Comédie Sydney Chaplin *