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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 16:33

Avec Gallipoli, retour sur un haut fait d'armes (Comprenez "une boucherie totale") qui a permis à un grand nombre de jeunes Australiens, en âge de voir le temps venir, de rejoindre leurs ancêtres plus tôt que prévu et pour pas grand chose (Comprenez "mourir pour leur pays", et d'ailleurs même pas, puisque c'était pour l'Empire Britannique), Peter Weir ne célèbre pas, il narre. Il chronique même pourrait-on dire, à travers la fiction... Il invente deux personnages, deux jeunes (L'un d'entre eux est même trop jeune pour combattre) qui pour voir le monde se sont engagés en 1915 et se sont retrouvés en Turquie pour la plus fameuse bataille ayant impliqué des Australiens. 

Archie (Mark Lee) veut voir le vaste monde, comme d'autres Australiens avant lui. Il a malgré tout une belle vie: il est champion de course, et connu un peu partout dans la région de Perth. Lors d'une compétition il fait la connaissance de Frank (Mel Gibson), un autre coureur un peu plus âgé que lui. Ils s'engagent: un désir mûrement réfléchi pour Archie, mais un coup de tête pour Frank. Ils vont bientôt se retrouver, chacun dans un régiment différent, en Egypte puis en Turquie à Gallipoli où les Turcs alliés aux Allemands donnent du fil à retordre aux Anglais.

La bataille en elle-même est vue selon une multiplicité de points de vue: les soldats, des hommes jeunes et idéalises se rendant de plus en plus compte de la gravité de leur situation, et des officiers; ceux-ci sont soit Australiens, et amers du sacrifice qu'on demande à leurs recrues, soit Britanniques, et décodés à utiliser les Australiens comme chair à canon.

On attendra une heure et une quinzaine de minutes avant de voir les deux personnages principaux arriver sur le lieu du conflit, le temps de sacrément les aimer. A travers eux, on saisit l'illusion héritée du romantisme du XIXe siècle (Pour Archie) ou plus simplement née d'une hésitation quant à l'avenir (pour Frank). Le voyage se transforme en une série de rites de passage qui tendent à se succéder à une vitesse folle... Jusqu'à l'épreuve du feu, qui est vue, comme souvent, comme un enfer qui vient progressivement effacer toute l'innocence.

...Peter Weir finit par faire se rencontrer la fiction et l'histoire dans ce film humaniste et généreux.

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Published by François Massarelli - dans Première guerre mondiale Australie Peter Weir