Un homme raconte, lors d'un dîner informel, une histoire étrange à ses amis... Située en 1799, l'anecdote raconte un mystère sanglant, qui a conduit à la mort d'un innocent. Lors d'un orage, deux militaires se sont arrêtés à une auberge où on leur a fait une place. Puis un homme, négociant en diamants, est arrivé, mais l'aubergiste ne pouvant lui offrir une chambre, les deux militaires lui ont fait une place. Le lendemain, le diamantaire a été retrouvé mort, et on a rondement accusé le seul des deux militaires, Prosper Magnan, du crime. Mais qu'est devenu l'autre? Il a disparu...
Pas tout à fait, car c'est l'un des convives du dîner...
Jean Epstein a adapté ici un conte de Balzac, en y expérimentant sur la subjectivité, à l'aide du montage et d'un jeu de gros plans qui tous permettent un changement permanent de point de vue. L'atmosphère légère et chaleureuse du dîner initial, qui se charge en lourdeur au fur et à mesure du déroulement de l'anecdote, l'orage et la menace palpable représentée par la clientèle quelque peu sordide de l'auberge, tout vient en réalité de l'image et de son agencement. C'est intéressant, mais comme souvent chez Epstein, c'est aussi assez froid et démonstratif. Reste une série de belles interprétations: Gina Manès, en particulier...
Sinon, afin que ce soit dit une bonne fois pour toutes: n'attendez pas ici de voir un prêtre perdu entre devoir et trouille, ni cannibalisme: ce film, n'a rien à voir avec la comédie sardonique du même nom de Claude Autant-Lara avec Fernandel, Françoise Rosay et Julien Carette.