Comme d'autres metteurs en scène parmi ses contemporains, Weir, étudiant en cinéma, a réalisé pour la télévision un certain nombre de films en tous genres: documentaires, sujets d'actualité étirés, et même d'étranges fictions. Certains de ces films dont inclassables, mais l'oeil du bonhomme est incontestablement là. Patricia Lovell ne s'y est pas trompée, qui l'a approché afin de travailler avec lui après avoir vu Homesdale... Et ces films en tous genres présentent déjà, comme le feront The cars that ate Paris, Picnic at hanging Rock, The last wave, The plumber et Gallipoli une vision très personnelle d'une Australie à plusieurs vitesses partagée entre tradition servile et tentations d'absolu...
Homesdale (1971)
Dans une pension de famille, des vacanciers (certains habitués, d'autres nouveaux) viennent passer un petit séjour, et sont accueillis par une équipe en uniforme qui rappelle celui (ridicule, mais c'est un uniforme) des marins locaux. Il va se passer des choses étranges, surréalistes, mais ce qui compte semble-t-il pour Weir c'est de montrer des types de comportement et de caractères. Cette apparente méchanceté goguenarde lui passera avec l'âge. Tourné en noir et blanc, le film anticipe largement sur le ton de The cars that ate Paris. Quant au metteur en scène, il a su payer de sa personne en interprétant un petit rôle... et en tournant dans sa maison.
Three directions in pop music (1971)
Littéralement: trois groupes contemporains sont filmés en situation, en couleurs. C'est anecdotique, assez typique des documentaires sans commentaires socio-culturels des années 70, mais on voit que Weir s'intéresse autant au public qu'aux groupes, tous a priori oubliés dans les poubelles de l'histoire.
Incredible Floridas (1972)
Ce film documentaire nous présente la démarche du compositeur Richard Meale, qui a souhaité rendre hommage à Rimbaud à travers une pièce contemporaine. C'est un aller-retour permanent entre la vie et la mort du poète, et la performance de la pièce musicale.
Whatever happened in Green valley (1973)
Alors qu'il présente un programme de courts métrages réalisés par des habitants d'un quartier, qui avaient été invités à défendre leur environnement face aux médias, Weir se fend d'un pastiche burlesque des actualités filmées. Il y a une certaine complicité affichée avec les petites gens dans ce petit moyen métrage, pour lequel le metteur en scène a laissé la place à d'autres.