C'est dans le cadre d'un film collectif sponsorisé par les Nations Unies que Jane Campion a réalisé ce court métrage, qui présente de façon évidente des similarités avec certains de ses films des débuts. Il est situé dans une partie rurale de la Nouvelle-Zélande, où une jeune fille tient un journal, qui est lu en voix off: l'eau manque, et l'inquiétude qui est liée à ce manque rythme toutes les journées pour elle et ses parents. Etant encore une enfant, elle tente de maintenir les activités d'une enfant, mais c'est difficile... L'imagination, toutefois, continue à aider, et c'est grâce à l'imagination des enfants que la communauté semble avancer: à la fin, on semble prêt à faire venir la pluie quand on écoute les enfants...
De petits riens en petites touches, de plans des adultes qui parlent mais n'écoutent pas, en plans des enfants qui tentent d'agir, parfois avec réalisme, parfois avec fantaisie (Saute-mouton avec des nuages qui descendent bien trop bas pour être honnêtes), parfois avec cruauté: quand les enfants commencent à recueillir leurs larmes pour en économiser l'eau, une cousine a l'idée d'annoncer la plus dure des nouvelles à l'héroïne... Qui quand elle s'est un peu remise, ajuste un bocal pour pleurer dedans.
Au-delà du "grand sujet" environnemental, c'est l'univers de toujours de Jane Campion, fait de complicité, d'imagination plus grande que la vie, de fantaisie, et d'une touche unique de poésie.