Prenons un peu de hauteur...
Situé dans le riant milieu si fortement intellectuel de l'université Américaine, ce petit exercice de style en subtilité est le troisième long métrage de John Landis, et un jalon essentiel, quintessentiel même, de la comédie Américaine. C'est aussi le premier film réellement notable de tout un genre, fait de riantes blagues du meilleur goût, diverses saillies drolatiques, et comportements poétiques liés à toutes les fonctions humaines, sans parler de la franchise souvent rafraîchissante et désarmante de son langage, de ses situations.
Bref, ça rape, ça pique, ça ne fait pas dans la dentelle, et il y a ici moult occasions d'exhiber l'obsession sexuelle de l'étudiant moyen, d'y voir l'université comme un endroit de haute lutte, pour boire, tricher, faire du sexe, prendre forces drogues qui carboniseront tout reste de poésie dans le cerveau des uns et des autres, faire du sexe, reboire, et taper sur les autres fraternités: vous savez, ces maisons organisés en loge, où vivent les étudiants en auto-gestion, et qui sont toutes officiellement différentes les unes des autres, même si ça revient toujours au même: fête, boisson, sexe.
Le film ressemble donc à sa caricature: des jeunes arrivent à l'université, se font accepter ou non dans une "fraternité", et sont ensuite en concurrence avec les autres fraternités, se font des blagues, tout en essayant de contrer les tentatives de l'administration (qui souffre de l'humeur quelque peu blagueuse des impétrants, cela va sans dire) de fermer leur maison.
Et il y aura moult beuveries, coucheries et autres occasions de se distinguer.
Ca ne vole donc pas très haut...
Mais c'est totalement assumé par landis, qui assumera d'ailleurs tous ses films à 100%, que ce soit Trading places et sa comédie relevée, ou An American Werewolf in London, ou The Blues Brothers. Chez lui, se dédier corps et âme au tond choisi pour faire un film est une affaire de principe, donc si on cherche la meilleure comédie idiote et décérébrée de tous les temps, ne cherchez pas plus loin...
Et en plus, il y a John Belushi.