La rom-com, comme on dit, ça vient en droite ligne de la screwball comedy, mais le plus souvent la comparaison est mortelle: imagine-t-on de comparer, disons, Notting Hill avec Bringing up baby? Alors lorsqu'un film du genre est réussi, on peut se réjouir, ça veut dire qu'il y a encore des artistes qui croient à l'alchimie plus qu'au dosage, à l'implication plus qu'à la programmation. Il faut aussi dire que ce film est Canadien, réalisé par un Britannique habitué des coups filmiques inattendus, et mené par des acteurs qui n'ont pas un plan de carrière totalement écrit d'avance et aiment prendre des risques...
Donc, le mot en F dont il est question dans le titre, c'est bien sur... Friend. A Toronto, Wallace (Daniel Radcliffe), un ancien étudiant en médecine à l'histoire amoureuse compliquée, rencontre lors d'une soirée Chandry (Zoe Kazan), une jeune artiste travaillant dans l'animation publicitaire. Elle est charmante, il est charmant, ils s'entendent à 100%, il est libre... mais elle ne l'est pas, ils se jurent donc amitié.
Tu parles... Ca va tenir, mais l'environnement (Les amis, la famille, les observateurs les plus anodins, le cosmos, l'univers) va les pousser l'un contre l'autre, là, tout prêt...
Je ne vous raconte pas la suite qui évite soigneusement de devenir mécanique et est entièrement soumise à des personnages totalement attachants, à un dialogue hilarant et souvent improvisé. Bref, si c'est un bonbon, donc bien sucré, le goût en est novateur et donc inattendu, et on passe du bon temps. Et Daniel Radcliffe prouve qu'il y a bien une vie après HP. Quant à Zoe Kazan, elle n'a rien, absolument rien à prouver. Elle est radieuse, et puis c'est tout. Notons également le naturel toujours impressionnant de Adam Driver qui joue le meilleur ami de Wallace, et son principal partenaire lors de joutes verbales très drôles, et qui évitent de trop dévier vers l'égout pour devenir largement surréalistes. Ce gars ira loin...