Rappeneau prend son temps, mais restait fidèle, jusqu'à ce film précisément, à son idée d'une comédie à la Française, qui reposait sur le mouvement, l'action en somme, en s'inspirant des comédies Américaines de l'âge d'or. par la suite, à travers Le hussard sur le toit et Cyrano, il a changé son fusil d'épaule. Mais ce qui marchait si bien avec Belmondo (Les mariés de l'an II) marche-t-il autant avec Yves Montand, que le réalisateur retrouve après Le sauvage?
A Paris, les soeurs Valence se débrouillent avec leur grand-mère: leur maman est décédée, et le père est absent, on n'a d'ailleurs qu'une très vague idée de ce qu'il a bien pu advenir de lui./ Pauline (Isabelle Adjani) est la tête de la famille, et elle a réussi: elle est conseillère d'un ministre, et par moment on a le sentiment qu'elle tire les ficelles. Mais admettons: elle est coincée. Pas une marrante, donc... Mais un soir, le père, Victor (Yves Montand) débarque, et se réinstalle dans les vies de ses filles et de sa mère, ce dont Pauline qui l'a si souvent vu partir sans crier gare, se doute que ça ne va pas durer. Mais il est aussi recherché par de mystérieux inconnus inquiétants, et vu la réputation de Victor, Pauline s'imagine que son père est en fait un dangereux escroc international...
C'est très gentil, ça raconte la refondation d'une famille et l'humanisation d'une jeune femme trop froide et trop triste, par son gentil papa (re)venu d'ailleurs, et clairement Montand est l'homme du personnage... Mais Adjani? Comme tout le reste du casting, elle doit forcer la dose, et le surjeu l'emporte, et on n'y croit plus. C'est mécanique, pas drôle. Au moins, le titre annonce-t-il la couleur...