Quand Harry (Billy Crystal) a rencontré Sally (Meg Ryan)... il ne s'est pourtant pas passé grand chose. Trop d'agressivité chez des ados à peine sortis de l'université, et qui campaient fermement sur des positions tranchées vis-à-vis des rapports hommes-femmes. Ce n'est qu'au bout de quelques années, de quelques rencontres l'un avec l'autre, qu'ils ont dévelopé une vraie amitié, qui débouche irrémédiablement sur un grand nombre d'interrogations: se sont-ils rendus compte qu'ils étaint faits l'un pour l'autre? Quand succomberont-ils? Pourquoi s'acharnent-ils à tenter de se placer avec d'autres? Et que se passera-t-il quand... ?
Le classiscisme assumé de cette comédie maline est sans doute du à son parfait équilibre entre la comédie à point de vue, typique de Woody Allen (Annie Hall, Manhattan) et la comédie romantique classique. Rob Reiner oblige, réalisateur au non-style revendiqué, le film penche plutôt vers cette sage mais efficace caractéristique, et fait désormais office de grand ancêtre pour un grand nombre de comédies romantiques, dont peu lui arrivent en plus à la cheville! Un jeu s'effectue avec le public, qui suit les pérégrinations romantiques de deux personnages en sachant bien qu'à un moment ou à une autre, ils iront dans les bras l'un de l'autre... le sel du film provient donc de l'habile dosage, de l'abattage des comédies, du savant suspense qui consiste à ne pas lâcher du lest trop vite, des clins d'oeil aux changements d'époques qui passent, bien sur, par les coupes de cheveux et la mode. Et puis il y a LA scène mythique, plus un clin d'oeil bien assumé à un film mythique, dans lequel, comme au début de When Harry met Sally, on assiste à la naissance d'a beautiful friendship....
Il y a finalement pas mal d'éléments qui relient ce film avec une autre comédie romantique de Reiner, The American president. Celle-ci reste malgré tout supérieure en tous points, de par sa légèreté, sa liberté de ton, par les personnages aussi. Je référais à Woody Allen tout à l'heure: ses films me laissent pourtant froid (Pour parler avec tact), en raison de la trop grande liberté laissée aux comédiens. Ici, le juste milieu a été atteint, les dialogues sont vifs, percutants, drôles, les personnages touchants, et le film accomplit une sorte de miracle, en manipulant toutefois un brin son spectateur, par le biais de tous ces couples qui apparaissent pour ponctuer l'évolution de l'intrigue: des couples âgés, qui nous racontent quelques détails sur leur histoire commune. Des vrais, des faux peu importe: ils sont adorables.