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7 avril 2017 5 07 /04 /avril /2017 13:02

Michigan, années 70: la famille Lisbon vit une vie tranquille, jusqu'au jour où l'une des cinq filles, la plus jeune, fait une tentative de suicide. Les parents, un professeur de maths un peu franchement à l'ouest, et une mère trop présente, qui a imposé une vision rigoriste et aveugle de la religion à ses enfants et sa famille, n'arrivent pas à gérer la situation, et essaient plusieurs pistes. Mais alors qu'ils ont décidé de permettre à leurs cinq filles d'inviter leurs amis et voisins chez eux, Cecilia récidive et cette fois ne se rate pas... Plus rien ne sera jamais comme avant.

Le premier long métrage de la fille de son père n'est pas la peinture des mécanismes d'aliénation de cinq filles douées pour la vie, par leur mère possessive (Kathleen Turner), avec la complicité d'un père aveugle et déconnecté (James Woods). Pas seulement; si on y prend garde, on se rendra compte qu'à travers ce portrait de cinq filles, surtout quatre, dont le titre nous révèle assez clairement qu'elles ne finiront pas l'année, il s'agit des souvenirs d'une bande de garçons, troublés par les soeurs Lisbon quand elles étaient vivantes et au lycée, témoins de leur dégradation lorsqu'on les en a retirées, et traumatisés à jamais par l'écart entre ce qui s'est réellement passé, et ce qu'ils auraient aimé pouvoir faire avec elles, d'ailleurs esquissé dans une scène de rêve, qui voit les quatre filles survivantes bras-dessus bras-dessous, avec les quatre garçons, dans une voiture qui roule vers le bonheur. Au lieu de ça, que de mauvais souvenirs... c'est ça, le sujet du film: les souvenirs, leur effet, et le mélange entre mythologie et fascination, d'un coté, et culpabilité et regrets de l'autre...

Le film avance entre une fascination légèrement décalée d el'époque qu'il décrit avec une précision maniaque, aidé par la musique formidable de Air, et les choix d'époque (De la pop légère pur jus, entre Hollies et ELO). Et les scènes inoubliables, à la fois cruelles et poignantes, drôles et tragiques, s'enchaînent du début à la fin, sans que rien ne vienne troubler la fête: c'est un chef d'oeuvre, dans lequel la réalisatrice met sa mise en scène en phase constante avec l'époque et ses codes, qu'elles a largement fait siens, du reste, pour ses films suivants.

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Published by François Massarelli - dans Sofia Coppola