Lady Godiva, selon la légende, était la femme du seigneur de Mercie, dont une légende qui date du XIIIe siècle raconte qu'elle a été soumise à un chantage sordide de la part de son époux, auquel elle réclamait à ma demande de leurs sujets, qu'il allège les impôts: la seule condition à laquelle il accéderait à cette requête, serait si elle acceptait de parcourir les rues de Coventry nue sur un cheval. Mais la fière dame décida d'accepter... De nombreuses variantes ont existé de cette histoire, dont Lord Alfred Tennyson a tiré un poème qui en a quelque peu cristallisé l'intrigue. Il en aurait écrit les vers (en 1840) alors qu'il était coincé à Coventry, pour passer le temps, dans cette ville ou survit jusqu'à nos jours le culte de la dame.
Et le cinéma dans tout ça? Bien sur qu'il y a succombé, et pas qu'une fois! la première fois, c'était en 1911 et à la Vitagraph aux Etats-Unis. Il y a eu une Godiva célèbre: Maureen O'Hara, qui apparaît dans Lady Godiva of Coventry d'Arthur Lubin... mais le rôle est surtout typique de la tentation de la nudité, avec cette convention bien pratique qui repose sur la tradition des longs cheveux de la dame. Gladys Jennings, qui interprète le rôle ici, est effectivement dotée de cheveux anormalement longs et touffus, qui lui permettent de passer la moitié du film entièrement nue (Ou du moins la légende le dit) sans rien montrer de plus que ses orteils. L'histoire, bien sur, est assez typique de ce jeu du chat et de la souris avec la nudité que le cinéma Anglo-saxon a pratique durant 75 ans. Mais il incorpore aussi son corollaire, le voyeurisme: le personnage de Peeping Tom fait en effet son apparition dans cette histoire, qui nous rappelle que lady Godiva avait quand même pris soin de prévenir la population de son passage, et demandé que nul ne la voit. Mais Tom, le tailleur salace, avait creusé un trou dans un volet... et fut foudroyé sur place. Bien fait!
Pour résumer: Gladys Jennings est très bien, très sobre et digne. Le reste de l'interprétation est sans intérêt, sauf le tailleur qui est atroce. Les décors sont abominables, les costumes moches, et les fausses barbe et moustaches sont tellement mal fichues qu'on se demande s'il y avait quelqu'un à la barre de ce court métrage!