
De tous les films de Capellani qu'on a conservés, les féeries restent les plus difficiles à apprécier aujourd'hui, la principale raison étant sans doute que ces productions se trouvent au confluent de plusieurs tendances, et Cendrillon, bien sur, ne fait absolument pas exception! C'est un film d'une bobine, réalisé pour une large part en extérieurs, et qui dépasse l'accumulation de tableaux, en donnant une illustration de plusieurs passages-clés du conte.
La caméra reste bien sur à distance, et la plupart des séquences se résolvent en un plan, mais l'invention au coeur de chaque prise reste une qualité du film, qui trouve à travers des idées liées aux mouvements de caméra, aux truquages, des moyens de rendre chaque passage au moins intéressant. Pour ce qui est de l'esthétique, le mauvais goût contemporain, hélas, l'emporte! Et avec le sempiternel ballet final, on se demande un peu si le film n'essaie pas de courir après le music-hall...
Pour finir sur une note positive, on se réjouira du fait que le film ne tombe pas dans le piège habituel et si embarrassant de la pantoufle de "verre" par opposition à la pantoufle de vair. On notera aussi que le film, tout en sacrifiant à l'héritage de Méliès (une obsession des films Pathé, décidément!), se tient à l'écart de la pesanteur de ses films.