
A la fin de son contrat Keystone, Chaplin aspirait à pousser son expérience un peu plus loin en continuant sur la voie qu'il avait tracée avec, hélas, trop peu de films de qualité. La machine à rire de chez Mack Sennett ne lui permettait que peu souvent de vraiment investir le temps nécessaire à la sophistication dont il rêvait. D'où, sans doute, ce film en forme de farce, ou plutôt de rêve: Chaplin s'endort, et se voit à l'age de pierre, couvert de peaux de bêtes, et disputant à Mack Swain les clés du royaume de Wakiki Beach.
Coups de massue, jeunes femmes en peaux de bêtes sauvages (D'ailleurs for mal ajustées, à moins que ce ne soit volontaire... c'est l'actrice Helen Carruthers qui en fait les frais), et quelques anachronismes savamment choisis (notamment les chapeaux) sont la règle de ce genre de films. On sourit forcément, même si on dit que tout ce petit monde avait forcément mieux à faire. Mais après tout, Griffith qui tournait Man's genesis, un court métrage supposé sérieux sur le même sujet deux ans plus tôt, n'était pas forcément moins ridicule.
A noter que Lloyd, Keaton et Laurel & Hardy feront à leur tour le détour préhistorique: Respectivement avec When clubs are trump (1917), The three ages (1923), et Flying elephants (1927). Par contre, pas de Langdon en peaux de bêtes à ma connaissance...