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2 juillet 2017 7 02 /07 /juillet /2017 18:18

Commençons une bonne fois pour toutes par affirmer que ce film n'est pas, contrairement à ce qui est souvent affirmé de façon appuyée, le premier long métrage de l'histoire du cinéma... Par contre c'est bien un long métrage, c'est sûr, et prévu, assumé et montré comme tel: contrairement par exemple à La naissance, la vie et la mort du Christ d'Alice Guy par exemple, ce film était bien prévu pour une séance qui le contiendrait en entier, sans option de voir les tableaux séparément les uns des autres.

J'ai dit "tableaux", et c'est en effet une caractéristique héritée de la décennie précédente, que de diviser le film en plusieurs tableaux qui tiennent lieu de séquences, d'ailleurs généralement annoncés par des intertitres qui nous disaient tout ce qu'on allait voir. Mais La Divine Comédie s'y prête plutôt facilement, et les réalisateurs du film se sont donc décidés à utiliser le cinéma pour transcrire la visite hallucinée du poète Dante aux Enfers, avec pour guide l'âme de Virgile...

Inspirées de Gustave Doré, les images font un grand usage de décors naturels, laissant les mots des intertitres faire une part du boulot... Mais il y a aussi une part de truquages parfaitement fonctionnels, surimpressions, caches, images composites. Les figurants nombreux qui interprètent les damnés ne sont probablement pas des acteurs, mais ils ont beaucoup donné pour le film, car le moins que l'on puisse dire c'est que la production ne les a pas ménagés! N'empêche, le film impressionne justement par ce jusqu'au-boutiste dans la volonté de suivre les illustrations établies et de fournir au texte un équivalent visuel à peu près aussi fou. On pense par moment à un Méliès qui aurait mis sa fantaisie au service d'une peinture violente et irréaliste, mais qui saurait non seulement doser ses effets, mais aussi ne pas se retenir parfois... Bref, ce film plus que centenaire est certes antique, mais il est aussi d'une grande beauté visuelle.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1911 *