
L'Espagne était à la mode dans les films Albatros de la fin du muet...Mais contrairement à Carmen, ce film co-produit entre Paris et Madrid reste majoritairement Espagnol, témoin d'une époque de grands bouleversements, durant lesquels la compagnie de Montreuil cherchait à rebondir en multipliant es co-productions Européennes...
Bon, Cette Comtesse Marie n'est pas, hélas, le Thérèse Raquin de Feyder, collaboration notoire entre la France et l'Allemagne, et film perdu et recherché sans succès depuis bien longtemps. Mais c'est un témoin de son temps, et un mélodrame très intéressant dont la mise en scène n'ennuie jamais.
L'intrigue est d'un grand classicisme: à Madrid, Rosario, une jeune couturière (Sandra Milowanoff), aime un beau militaire (Jose NIeto) sans savoir que celui-ci est le fils de l'illustre Comtesse locale! Cette dernière (Rosario Pio) ignore tout de l'idylle. Mais quand le bel officier est envoyé au Maroc, Rosario tombe malade. Elle est enceinte, et le jeune homme ne revient pas parce qu'il a été fait prisonnier. Rosario n'a pas d'autre solution que d'aller demander asile à la Comtesse, non sans lui faire croire que son fils l'a épousée avant.
Mais l'arrivée de la mère et de l'enfant, accueillis à bras ouverts par la brave femme, ne se passe pas sans heurts: Manolo (Valentin Parera) et Clotilde (Renée Standart), les neveux et nièces de la comtesse, sentent l'arrivée de Rosario comme une réelle menace à leur bien-être oisif...
C'est sans grande rétention, mais Perojo s'amuse beaucoup à lier les scènes par des associations visuelles souvent brillantes qui donnent au film un côté presque ludique parfois... Et le ton, résolument à mi-chemin entre le drame et la comédie, fait beaucoup pour le charme du film.