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9 juillet 2017 7 09 /07 /juillet /2017 16:16

On tombe parfois en fouillant l'histoire du septième art sur des situations cruellement ironiques... Par exemple, ce film de quinze minutes, qui a été conservé dans une copie absolument splendide, probablement tirée directement du négatif original, et qui plus dont toutes les séquences ont été conservées, ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là, des films Pathé de Capellani! Le film est en noir et blanc, et n'a aucune indication de teintes, ce qui est un défait mineur, mais... on n'en a conservé aucun intertitre! On est donc, pour le suivre, obligé d'avoir une petite connaissance, soit de l'Histoire (dont l'épisode concerné est vraiment un détail mineur, donc ce ne sera pas donné à tout le monde), soit de la pièce qui en contait les faits à la fin du XIXe siècle... On pourra aussi noter que le titre du film fait un peu écho au fameux Assassinat du Duc de Guise, de 1908, de Le Bargy.

Napoléon cherche à asseoir son autorité et a trouvé un bouc émissaire en la personne d'un noble qui ne cherche pourtant pas spécialement à se distinguer par son opposition, le Duc d'Enghien. Napoléon souhaite le faire arrêter, puis juger sommairement, et enfin exécuter. Le film nous conte par le menu cette histoire, tournée en décors naturels, et avec un réalisme et une justesse de ton à peine tâchée par l'une ou l'autre attitude un peu trop théâtrale du Duc (La pose de la dignité bafouée ors de son procès, par exemple). La photo que j'ai choisie pour illustrer l'article ne provient pas du film, mais a été "mise en scène" par un photographe de plateau, pas par Capellani!

Capellani semble utiliser le temps réel, en n'omettant aucun détail, et en montrant l'arrestation et le voyage en prenant son temps. Il n'oublie pas d'avertir le sectateur de l'inéluctable en lui montrant un fossoyeur creuser un trou, façon de prévenir sans détours de l'issue du simulacre de procès qui s'apprête à se dérouler. Et il ajoute un détail formidable à son intrigue, en montrant un chien qui refuse de laisser aller le duc tout seul, et qui va accompagner l'homme tout au long de son périple... Au final,une merveille de ton, qui adopte une posture aussi réaliste que possible, décidément mais je me répète, totalement absente par ailleurs dans le cinéma Français de l'époque.

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Published by François Massarelli - dans Muet Albert Capellani