
Paris 1845. L'étudiant Dupin (Leon Waycoff) et sa fiancée (Sidney Fox) rencontrent l'étrange Dr Mirakle (Bela Lugosi), un forain qui est montreur de singe, et dont la créature Erik est particulièrement fascinée par la jeune femme... A cette même période, des prostituées sont repêchées, mortes, tuées par une substance ajoutée à leur sang. Dupin, qui étudie la médecine, mène l'enquête, qui pourrait bien se compliquer et impliquer sa bonne amie...
Oubliez Poe: rarement l'oeuvre adaptée n'a été autant un prétexte vague pour faire un film: Une scène pas plus, et un personnage lient cette petite production de la Universal, et la nouvelle originale... Et les raisons de faire ce film sont sans doute parmi les plus douteuses: La Universal venait de renouveler son approche du film fantastique et d'obtenir deux succès particulièrement impressionnants avec Dracula et Frankenstein, donc la première motivation ici est purement de continuer à élargir le champ d'action du genre, tout en tablant sur les acquis: un solidement basé sur le cinéma muet Germanique et ses jeux d'ombre et de lumière, un mélange fragile d'horreur et de comédie, et une tendance marquée à l'exotisme Européen...
Autre raison de faire le film, Robert Florey était à deux doigts d'être devant un sérieux contentieux avec le studio, qui l'avait fait travailler sur Frankenstein avant de confier le film à James Whale. Ce film, situé à Paris, était un peu le lot de consolation idéal pour le réalisateur d'origine Française. Et ajouter Poe à Shelley et Stoker, avant de convoquer Wells, permettait d'élargir la gamme des films d'horreur futurs.
Avec tous ces pré-requis le film est un divertissement, ludique plus qu'autre chose, fort bien mis en scène, et si l'intrigue en est profondément idiote (mais ça fait partie du jeu), Florey s'est souvent beaucoup amusé avec l'atmosphère et le montage... Quant au chef-opérateur Karl Freund, que voulez-vous, il fait du Karl Freund!